
Patrick Balkany libéré, ses fans trinquent au champagne à Levallois – Le Parisien
« Patrick ! Patou ! Hip, hip, hip, hourra ! » Dans la permanence des Républicains de Levallois-Perret, le bruit des coupes de champagne, qui s’entrechoquent, est couvert par les cris de joie des militants, ce mercredi soir. Les soutiens du maire (LR) ont tenu à fêter la libération de Patrick Balkany ensemble, aussitôt l’annonce faite dans l’après-midi.
Condamné pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, l’élu était incarcéré depuis le 13 septembre dernier. Ce mercredi, la cour d’appel de Paris a ordonné sa remise en liberté pour raisons médicales, dans la foulée du procès d’appel de Patrick et Isabelle Balkany, pour blanchiment de fraude fiscale aggravée.
« On est heureux !, s’écrie Hocine, encarté depuis 1979 et Levalloisien de longue date. C’est la joie dans Levallois. S’il fallait faire un feu d’artifice, on en ferait un ! »
Au milieu des cris, Jean-Paul Morin, président de Levallois Culture, partage un message sur Facebook. « Enfin, c’est un moment magique ! », s’exclame-t-il, ravi, tout en déplorant que Patrick Balkany ait passé cinq mois en prison.
« C’est honteux, l’état physique dans lequel ils l’ont rendu ! Il est extrêmement affaibli. J’espère qu’il va se redresser rapidement. »

«J’espère qu’ils vont le laisser tranquille»
Ses soutiens ne veulent plus entendre parler de prison. « Surtout pas ! On espère qu’ils vont le laisser tranquille maintenant. Ils lui ont tout pris, son argent, sa santé, qu’est-ce qu’ils veulent de plus ? Qu’il retrouve sa famille et qu’on le revoie dans les rues de Levallois. »
À quelques mètres de là, sur la place de la République, au pied de la mairie, la joie est partagée. « Je suis très, très contente ! On ne met pas un homme de cet âge-là dans un tel état de santé en prison », dénonce Michèle.
Résidant à Levallois depuis dix ans, elle n’a pas compris l’utilité de mettre son maire derrière les barreaux. « Ce n’est pas un meurtrier, il n’aurait jamais dû être incarcéré, juge-t-elle. Fraude fiscale, d’accord, mais il l’a payé cher, ses biens ont été saisis et il n’a plus d’avenir en politique. Ce n’est pas la peine de l’enfoncer encore plus. »
L’espoir que l’affaire touche à sa fin
Sarah, jeune maman installée dans la commune depuis sept ans, est sur la même longueur d’onde : « Il n’a pas besoin d’être en prison, sinon, il faudrait y mettre tout le monde parce que les politiciens sont tous des tordus ! »
« On l’adore, poursuit la jeune femme. Il nous manque, c’est un homme bien qui n’a fait que du bien pour la ville. Justice est enfin rendue », affirme-t-elle.
Poutchie, une étudiante, semble bien seule à regretter cette libération. « C’est dommage. Pour une fois qu’il y avait un politicien mis en prison et qui payait pour ce qu’il avait fait. Certes, il a des problèmes de santé mais il aurait pu être hospitalisé tout en restant incarcéré », estime-t-elle.
Mais elle non plus n’envisage pas un retour de Patrick Balkany en prison. « Maintenant que c’est fait, je pense que l’affaire Balkany est bientôt terminée. »

Patrick Balkany s’est assis derrière son bureau en mairie
Libéré en fin d’après-midi, Patrick Balkany n’est pas directement rentré dans sa propriété de Giverny (Eure). Le maire (LR) a d’abord fait un crochet par la mairie de Levallois-Perret.
Assis derrière son bureau, très amaigri, entouré des « siens », élus et agents de la ville, il explique avoir eu ce « besoin ». Une sorte de « thérapie indispensable », souligne Isabelle Balkany au sujet de cette réunion improvisée.
« J’avais juste besoin de les voir, de leur dire que j’ai lu toutes leurs lettres et qu’ils ont été formidables. C’était trop important », souligne l’élu.
Avant de demander à rentrer. « Non, vous ne me verrez pas, je vais me reposer », assure-t-il ensuite, quand on lui demande s’il compte s’impliquer dans la campagne électorale de son ancienne directrice de cabinet, Agnès Pottier Dumas, qui mène la liste de la majorité municipale aux élections.
« Il est évidemment très attendu par les habitants qui veulent le voir. Mais le plus important, aujourd’hui, est qu’il se repose et se requinque auprès de sa famille », estime la tête de liste, qui a été adoubée par le couple Balkany.
Il ne sera pas présent physiquement au conseil municipal, ce jeudi
Car le maire sortant ne sera pas candidat aux prochaines municipales, comme son épouse Isabelle l’a annoncé le 18 décembre dernier. Il sera, de toute façon, très probablement sous le coup d’une inéligibilité exécutoire au moment des élections, qui se dérouleront les 15 et 22 mars prochains.
Rien ne l’empêche d’apparaître épisodiquement dans « sa » ville, comme il l’a fait ce mercredi soir. Mais il a fait savoir qu’il ne serait pas physiquement présent au conseil municipal de ce jeudi soir. Nul doute, cependant, que son nom sera sur toutes les lèvres.
Au vu de son état de santé et du suivi médical des prochaines semaines, il n’apparaîtra sans doute pas non plus au meeting de campagne d’Agnès Pottier Dumas. Celui-ci doit se tenir le 26 février, au conservatoire, en présence de nombreuses personnalités politiques de la droite et du centre. Sont notamment annoncés le président des Républicains, Christian Jacob, et la présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse (Libres !).