Passeport vaccinal : “C’est une possibilité de retour à la vie d’avant”, selon le professeur Gilles Pialoux – franceinfo

“C’est une possibilité de retour à la vie d’avant”, a estimé dimanche 17 janvier sur franceinfo le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, alors que le débat sur un passeport vaccinal est lancé. “Il permettrait aux personnes vaccinées d’accéder à certains lieux, à certaines activités” explique-t-il. Selon un sondage Ifop, publié par Le Parisien ce dimanche, 62% des Français sont favorables à ce que la vaccination contre le Covid-19 soit obligatoire par exemple pour prendre l’avion.

Il se dit persuadé que “la méfiance instinctive des Français va se transformer en acceptation. Ce n’est pas quelque chose qui va être vécu comme coercitif”, a-t-il déclaré. “On peut être pour et considérer que c’est prématuré, ce n’est pas antinomique”, a ajouté le Dr Pialoux. “Augmentons considérablement la vaccination et on parlera passeport vaccinal”, a-t-il expliqué.

“Quand vous voyez le côté liberticide des variants qui arrivent, je trouve ça complètement déplacé. Est-ce que le certificat de vaccination jaune, justement pour la fièvre jaune, est vécu comme un document liberticide ?”, a questionné Gilles Pialoux. “Vous voulez aller dans un pays où la vaccination contre fièvre jaune est obligatoire, après ce sont les pays qui décident”, a-t-il estimé. Selon l’infectiologue, “ce ne sera pas liberticide, il faut qu’il y ait un aspect technique qui protège les individus”. Le professeur Pialoux estime “qu’il ne faut pas un fichier central, mais un QR code ou quelque chose qui ne soit pas falsifiable”. Il juge également “que ça n’empêchera pas de maintenir les gestes barrières si vous allez au théâtre et qu’on vous demande votre passeport vaccinal”.

Le Dr Pialoux juge que certains arguments dans le débat sont “fallacieux”, notamment de la part de Clément Beaune. Invité de franceinfo ce dimanche, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires Européennes, qui a jugé que le “débat était très prématuré”, a également déclaré “qu’on ne sait pas encore l’impact du vaccin sur la transmission du virus, il faut faire la clarté sur ce point” et “tant qu’on est pas rentrés dans une phase grand public, dire aux gens ‘votre activité est limitée à cela, ça ne marche pas’.” “Il y a l’argument de l’insuffisance de la couverture vaccinale, je le comprends”, a répondu Gilles Pialoux.

Toutefois, sur la question du rôle du vaccin dans la transmission, il estime qu’effectivement, même si “on manque de preuves vaccinales”, “il y a quand même des arguments en faveur d’une diminution de la transmission”, a-t-il dit, tout en rappelant que “dans l’histoire des vaccins, il y a très peu de vaccins qui ne protègent pas contre la transmission”.

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