Passe sanitaire : la tension monte dans les pharmacies et les centres de vaccination – Le Monde

La pharmacie de la rue Stanislas, à Nancy, a été vandalisée lors de la manifestation contre le passe sanitaire, le 24 juillet 2021.

Quelques dizaines de manifestants huant des pharmaciens et bousculant la tente sous laquelle ils réalisaient des tests antigéniques dans une rue montpelliéraine. La scène, qui a eu lieu samedi 31 juillet en marge d’un cortège contre le passe sanitaire, est l’une des trois « agressions révélatrices » du contexte de tensions croissantes à l’encontre des officines, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

Les deux autres sont également intervenues dans un contexte de manifestation. A Nancy, un trentenaire disant avoir agi « par colère » a cassé la vitrine d’une pharmacie le 24 juillet, tandis qu’une officine a été incendiée à Fort-de-France, dans la nuit du samedi 31 juillet au dimanche 1er août, lors d’affrontements entre une centaine de manifestants et les forces de l’ordre. Un vaccinodrome a également été ciblé cette soirée-là.

Lire notre reportage : A Paris, la colère des manifestants contre le passe sanitaire

Cette « escalade des violences à l’encontre des pharmacies d’officine et des professionnels y exerçant » a été dénoncée dans un communiqué, mardi 3 août, par l’ensemble des acteurs de la profession, appelant à l’« apaisement » et au « respect de tous les professionnels de santé ». « La croix verte est avant tout un signe de paix », assure Philippe Besset. Pour lui, la hausse des incivilités est à dater de l’intervention d’Emmanuel Macron, le 12 juillet, annonçant l’extension du passe sanitaire ; un regain est à craindre à partir du 9 août, au moment de sa mise en application.

Pour apaiser les esprits, le pharmacien propose trois mesures : l’allongement de la durée de validité des tests antigéniques à 72 heures pour les non-vaccinés, et à une semaine pour les personnes ayant déjà reçu une injection, et l’intégration des autotests supervisés au passe sanitaire. Trois manières de désengorger les officines et de donner un peu de répit aux personnes y travaillant.

Frustration des vacanciers

Les pharmacies, accessibles sans rendez-vous et ayant pignon sur rue, sont devenues des symboles du passe sanitaire, et donc un exutoire visible pour ses contestataires. Si les actions violentes restent des phénomènes isolés, « les agressions verbales, c’est [leur] quotidien », témoigne Frédéric Abecassis, président du syndicat des pharmaciens de l’Hérault. Même dans son officine de Roujan, située « à 30 kilomètres de Béziers et à 40 kilomètres de la mer », il s’est fait agresser verbalement par un homme exigeant de passer devant tout le monde parce que sa mère avait le Covid-19.

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