Passe sanitaire : environ 80 000 manifestants en France, selon le ministère de l’intérieur – Le Monde
Ils étaient de nouveau plusieurs dizaines de milliers à manifester en France, samedi 18 septembre, contre le passe sanitaire. Pour le dixième week-end d’affilée, 180 rassemblements étaient prévus dans le pays. A 18 heures, le ministère de l’intérieur avait recensé 80 000 manifestants, dont 6 100 à Paris, contre 121 000 manifestants samedi dernier et 140 000 la semaine précédente. Ils étaient 237 000 participants le 7 août.
Dans les cortèges, les critiques contre l’obligation vaccinale, en vigueur pour plusieurs professions depuis le 15 septembre, étaient nombreuses. « Je ne me suis pas fait vacciner, même pas en rêve, et j’ai démissionné » de la fonction publique, a par exemple déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une aide-soignante d’Ile-de-France, dans une manifestation organisée à Paris à l’appel des « gilets jaunes ».
Le cap des 50 millions personnes vaccinées atteint
Jeudi, le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé que « quelque 3 000 suspensions » avaient été signifiées à des personnels de santé non vaccinés contre le Covid-19, après l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale.
Ces manifestations ont eu lieu alors que le cap symbolique des 50 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 a été atteint vendredi. Sur près de 58 millions de Français de plus de 12 ans éligibles, plus de 86 % ont reçu au moins une injection. Emmanuel Macron l’a lui-même annoncé, vendredi, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, en affirmant : « Le vaccin sauve des vies, le virus tue, c’est simple. » Depuis le début de l’épidémie, 115 960 personnes sont mortes du Covid-19 en France.
« Ave Jupiter, les Gaulois réfractaires vont résister », lui répondaient, samedi, certains manifestants qui avaient inscrit cette réplique sur leur gilet jaune, dans l’un des trois cortèges parisiens. « Bienvenue au Kontrolistan. Gloire à Macronescu notre guide », « Libérons la France », pouvait-on aussi lire sur des pancartes, sur la place parisienne du Trocadero, où le rassemblement des Patriotes, à l’appel de Florian Philippot (extrême droite), a réuni plusieurs centaines de personnes à partir de 14 heures.
Emmanuel Macron prêt à « lever certaines contraintes »
A Lyon, une manifestation a rassemblé, dès 14 heures, environ un millier de personnes, selon la préfecture. Sur certaines pancartes, on lisait « Vaccinés contre les mensonges » ou « Stop, l’obligation vaccinale ! ». Les manifestants étaient 2 100 à Lille, selon la préfecture, 100 de plus que le samedi précédent, ou encore 1 200 à Metz, contre 1 500 la semaine dernière. A Pau, quelque 1 200 personnes ont manifesté, selon France Bleu, un chiffre en baisse depuis plusieurs semaines consécutives.
A Toulouse, ils étaient 1 500, selon la préfecture. Après une violente rixe la semaine dernière entre des manifestants et des militants d’extrême droite, des centaines de personnes ont scandé « Toulouse, Toulouse, antifa » dans le cortège ou « A bas l’Etat, les flics et les fachos ».
Parmi les milliers de manifestants à Montpellier – 3 000 selon la préfecture –, Josiane, 71 ans, retraitée commerciale, se revendiquait non vaccinée auprès de l’AFP : « J’avais toujours eu confiance en la médecine et dans les vaccins, a-t-elle dit. Mais, là, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de malsain que l’on ne maîtrise pas. On a autant d’informations contre le vaccin que pour. On ne sait plus où on en est. J’ai perdu toute confiance. »
Dans le même temps, l’épidémie de Covid-19 ralentit en France, selon les autorités. M. Macron s’est dit prêt, jeudi, à « lever certaines contraintes » dans « les territoires où le virus circule moins vite ». Il n’a toutefois pas donné d’échéancier précis.
Le passe sanitaire est devenu obligatoire le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes. Il a ensuite été étendu aux hôpitaux (sauf urgences), aux bars et restaurants, puis, le 30 août, aux 1,8 million de salariés travaillant au contact du public. Le 30 septembre, il devrait être étendu à tous les adolescents de plus de 12 ans, qui en sont pour l’heure exemptés.