Pass sanitaire : que fait le reste du monde ? – Libération

Italie, Etats-Unis, Chine, Israël… Plusieurs pays ont déjà mis en place des dispositifs de contrôle pour endiguer la propagation du Covid-19. Tour d’horizon.

Le verdict est tombé : le Conseil constitutionnel a largement validé le projet de loi prévoyant l’extension du pass sanitaire. A partir du 9 août, le fameux sésame controversé sera exigé à l’entrée des bars, restaurants, certains centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, mais aussi pour effectuer des voyages en train ou en avion. L’Union européenne (UE) avait déjà approuvé un certificat numérique, en vigueur depuis le 1er juillet, afin de permettre aux voyageurs de franchir les frontières au sein de l’espace Schengen. Mais au sein des Etats, chacun peut définir ses propres règles. Tour d’horizon.

Danemark

En Europe, le Danemark a été le premier à expérimenter son «coronapass», une mesure plutôt favorablement accueillie par la population. Depuis début avril, les Danois doivent présenter leur pass sanitaire pour aller à un concert, au musée, à la salle de sport ou encore au restaurant. Comme en France, le document doit attester que son propriétaire a reçu les deux doses d’un vaccin ; un test négatif réalisé dans les 72 heures, ou présenter la preuve d’une infection au Covid-19 dans les deux à douze semaines précédentes. L’application a déjà été téléchargée plus de deux millions de fois depuis son lancement le 28 mai, selon le ministère danois de la Santé.

Italie

Le «green pass» suscite plus de résistance chez nos voisins transalpins. Les Italiens doivent présenter, depuis le 6 août, un QR code (numérique ou papier) pour s’attabler dans les bars et restaurants, visiter les musées ou aller au cinéma. La mesure est moins contraignante que dans l’Hexagone puisque le document peut être délivré dès la première dose de vaccin. «Ne touchez pas à nos enfants», «Vous êtes le virus», «Liberté !»… Ces dernières semaines, de nombreuses manifestations contre le «green pass» agitent toutefois l’Italie, confrontée à une nouvelle vague de contaminations en raison du variant delta.

Royaume-Uni

Malgré une chute du nombre de cas de Covid-19, le Royaume-Uni n’échappera non plus pas à son laissez-passer sanitaire. Pour inciter les plus jeunes à se faire vacciner, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé que des certificats vaccinaux seront requis à l’entrée des boîtes de nuit ou des lieux où se rassemblent de grandes foules, à partir de fin septembre. Les Britanniques devront montrer la preuve de leurs deux injections à travers l’application NHS Covid Pass, désormais interconnectée avec TousAntiCovid. De quoi «permettre à nos Français, notamment établis en Grande-Bretagne, de pouvoir obtenir très facilement leur pass sanitaire», a annoncé jeudi le secrétaire d’État français chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.

Etats-Unis

La Maison Blanche a exclu en avril l’introduction d’un pass sanitaire national, préférant laisser le choix aux Etats. Selon le MIT Technology Review, quatre d’entre eux ont mis en place des applications destinées à vérifier le statut vaccinal de leur population : la Californie, New York, la Louisiane et Hawaï.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé mardi la mise en vigueur du «key to NYC pass», indispensable pour accéder aux restaurants (à l’intérieur), gymnases ou salles de spectacle. Les Etats-Unis viennent d’atteindre l’objectif de vaccination fixé par Joe Biden – 70 % des adultes ont reçu au moins une dose – mais l’augmentation du nombre de cas, au plus haut depuis six mois ce mercredi, suscite l’inquiétude.

Israël

L’Etat hébreu a été l’un des pionniers en lançant son «passeport vert» vaccinal dès février. Convaincu d’avoir surmonté la pandémie après avoir mené une campagne de vaccination massive (62 % de la population est vaccinée au 4 août, l’un des meilleurs taux du monde), le gouvernement a ensuite suspendu la mesure, le 1er juin. Confronté à une hausse des contaminations liées à la propagation du variant delta, Tel Aviv a décidé mardi de faire marche arrière en réinstaurant le pass sanitaire dans les lieux publics rassemblant moins de 100 personnes dans des espaces clos.

Chine

Fidèle à sa réputation de leader dans la course aux technologies de surveillance, Pékin a généralisé le recours aux QR codes pour contrôler la propagation du virus, dès mars 2020. A l’aide de données transmises par l’utilisateur et la municipalité, un code couleur est généré, via une application : le vert signifie que la personne est «saine», le jaune qu’elle doit se confiner pendant sept jours et le rouge pendant quatorze jours. Dans un article du 1er mars, le New York Times avait révélé que le programme envoyait les données de l’utilisateur aux services de police, permettant aux autorités de retracer les déplacements des citoyens.

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