Pass sanitaire : pourquoi 2 millions de Français testés positifs au Covid-19 sont privés de sésame – Le Parisien

Ils sont les perdants d’un dispositif pourtant capital dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Près de 2 millions de Françaises et de Français, testés positifs de fin décembre à fin mars, sont dans l’impossibilité de disposer d’un pass sanitaire à ce titre, et devront passer par un autre moyen. L’information, révélée par Dossier familial, est confirmée au Parisien par le ministère de la Santé.

Ce précieux sésame permet, depuis le 9 juin, de participer à des grands événements de plus de 1 000 personnes, comme Roland-Garros ou un match de rugby. Son équivalent européen, qui entrera en vigueur le 1er juillet, autorisera aussi de voyager en Europe. En clair, le pass sanitaire conditionne le retour à une vie la plus normale possible, même s’il n’est pas nécessaire pour les actes les plus courants (prendre le métro, aller au restaurant ou au café, etc.)

Pour en disposer, il y a trois possibilités :

  • avoir été complètement vacciné (deux semaines après la deuxième dose ou après la dose unique en cas de précédente infection, et quatre semaines après une dose de Janssen) ;
  • disposer d’un test négatif réalisé dans les 48 heures qui précèdent ;
  • avoir été infecté et testé positif entre six mois et deux semaines plus tôt (n considère dans ce cas que l’immunité naturelle protège contre une réinfection).

C’est pour ce dernier groupe que le problème apparaît. Ces personnes doivent disposer d’un test PCR ou antigénique positif, réalisé durant cet intervalle de 6 mois à deux semaines plus tôt. Depuis le 20 avril, elles peuvent accéder au portail sidep.gouv.fr afin de récupérer leur certificat de dépistage. Celui-ci contient un QR Code qu’il est ensuite possible de « scanner » dans Tous Anti Covid, générant le pass sanitaire.

Flou entre fin décembre et le 28 mars

Sauf que les personnes testées positives avant cette date ne disposent pas d’un tel certificat électronique. « Seul le dernier certificat de test effectué après le 20 avril est disponible sur sidep.gouv.fr », confirme le ministère de la Santé. Celui-ci précise qu’à partir de lundi prochain, le 28 juin, « et pendant une semaine environ », des SMS seront envoyées aux personnes testées positives entre le 28 mars et le 20 avril, leur permettant de disposer d’une preuve. Et, à partir du 6 juillet, les certificats des tests réalisés durant les trois mois précédents (donc à partir du 6 et non du 20 avril le premier jour) seront directement disponibles sur sidep.gouv.fr. Pourquoi trois mois ? Car c’est la durée légale de conservation des données personnelles contenues dans SI-DEP.

Le problème se pose donc pour les personnes testées positives entre fin décembre, soit il y a six mois, et le 28 mars, a minima. Elles sont 2 millions dans ce cas, d’après les données de Santé publique France. Faute d’autre solution, « il [leur] est nécessaire soit d’avoir un schéma vaccinal complet, soit de se faire dépister de nouveau pour obtenir une preuve de test négatif », indique le ministère de la Santé. Celui-ci devra être réalisé dans les 48 heures qui précèdent l’événement lors duquel le pass sanitaire est nécessaire.

Si la personne opte pour la vaccination, une seule dose suffit (à condition de pouvoir fournir un justificatif de test positif ou de réaliser un test sérologique rapide qui sera positif) et il lui faudra attendre deux semaines après l’injection pour être considérée comme « complètement vaccinée ». Le délai minimal d’attente pour recevoir la piqûre dans le bras est de « deux mois après la fin des symptômes », donc cela ne posera pas de souci. Et quelque part, cette faille dans le système pourrait faire office de motivation pour… se faire vacciner.

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