Pas de réouverture pour les stations de ski: un coup de massue pour le secteur – BFMTV

Le gouvernement justifie sa décision par la situation sanitaire qui ne s’améliore pas. Les professionnels attendent des mesures fortes.

“Une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable”, a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État au tourisme à la presse, après avoir réuni lors d’une visioconférence les acteurs de la montagne.

La situation sanitaire “conduit à anticiper une persistance et pression épidémique qui restent fortes. C’est pourquoi les mesures de freinages demeurent plus que jamais nécessaires et doivent être maintenues.”, explique-t-il.

Une annonce vécue comme un coup de massue par le secteur.

“Tristesse absolue”

Cette décision est “d’une tristesse absolue”, a déclaré à l’AFP Alexandre Maulin, le président de Domaines skiables de France (DSF), qui ne croit pas à une ouverture en fin de saison. “On avait placé nos tout derniers espoirs dans le fait de faire février” et “on vient de prendre un coup de massue dans la gueule”, dit-il.

“Maintenant, il va falloir assumer la parole du président, +quoi qu’il en coûte+, et qu’on sauve tous les acteurs du secteur, et tous!”. “Il va falloir qu’on se serre les coudes”, dit-il.

Fabrice Boutet, le directeur général de Sata Group, qui gère les grandes stations des Deux Alpes et de l’Alpe d’Huez (Isère), a immédiatement fait part à l’AFP de sa “colère”.

“C’est terrible”, a-t-il estimé, en particulier pour les saisonniers. “Il y a toute une génération qui ne travaille pas, qui perd le sens, la valeur du travail”. Selon lui, le gouvernement “n’ose pas dire que c’est terminé” alors que “ce serait un gouffre total d’ouvrir au 15 mars”.

“Les conséquences, ça va être des effets catastrophiques sur tout l’écosystème, qui représente plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ça va être des conséquences immédiates en termes d’emplois, de revenus, pour les opérateurs de domaines skiables, les hébergeurs, les commerçants. Et elles vont aller au-delà même de la saison d’hiver, car l’été, en temps normal, on fait des travaux et on investit, tout cela ne pourra pas se faire. Nous ne comprenons pas cette mesure: dès lors qu’on autorise les voyages, les déplacements dans le pays, il n’y a aucune raison objective de discriminer les stations de ski” se désole Dominique Marcel, PDG de Compagnie des Alpes.

Conséquences immédiates et à long terme

Le professionnel s’inquiète surtout des conséquences à long terme. “Il est évident qu’il va y avoir des effets sur l’investissement, et donc sur l’emploi. Pour les années suivantes, si on investit moins, qu’on rénove moins, il pourra y avoir un impact sur la qualité de notre offre. C’est vraiment un tsunami qui emporte la saison et va fragiliser les prochaines”.

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes estime de son côté que l’annonce est “catastrophique pour la montagne. Le gouvernement doit d’urgence proposer à nos stations un plan massif pour sauver les emplois. Nous serons vigilants. La Région va mettre en place un plan de soutien spécifique. Beaucoup de gens ont besoin de nous, nous le savons”.

Le gouvernement a promis que les dispositifs d’aides allaient être complétés. “Les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons à indemnisation doivent être au rendez-vous”, a déclaré le secrétaire d’État au tourisme.

Par ailleurs, le Premier ministre Jean Castex recevra prochainement les acteurs du secteur pour finaliser ce soutien.

Pour le moment, les acteurs de la montagne bénéficient du mécanisme d’indémnsiation de charges fixes pouvant aller jusqu’à 3 millions d’euros.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business

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