Parrainages : François Bayrou vole au secours de Marine Le Pen – Le Parisien

Coup de Pau pour Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national agite depuis plusieurs jours le chiffon rouge concernant sa difficulté supposée à recueillir les 500 parrainages nécessaires à se présenter à la présidentielle ; et elle ne s’attendait pas à recevoir celui du patron du MoDem, François Bayrou, maire palois.

« J’ai en effet décidé de prendre ma part de cette charge. Ça ne correspond pas au rêve que j’ai dans mon engagement politique, mais je donnerai ma signature à Marine Le Pen », a ainsi déclaré ce proche soutien d’Emmanuel Macron, dimanche 27 février lors du « Grand Jury » RTL-LCI Le Figaro.

Au Parisien – Aujourd’hui en France, Marine Le Pen assure que le centriste ne l’avait pas prévenue en amont de son geste. « Je ne peux pas défendre devant mes concitoyens de toutes opinions l’idée que le président de la République française serait élu dans une élection de laquelle les principaux candidats seraient exclus », a expliqué François Bayrou, à l’origine d’une initiative de « banque des parrainages » regroupant selon lui près de 400 élus prêts à parrainer des candidats en difficulté.

« Malgré nos désaccords politiques, sa démarche vise à faire vivre notre démocratie : j’invite les maires de France à parrainer l’ensemble des candidats en difficulté », a commenté Marine Le Pen sur Twitter, remerciant Bayrou pour son geste. « On ne s’y attendait pas, mais Bayrou est un vrai démocrate, et il a toujours montré cet attachement à la démocratie. Il est fidèle à sa ligne de conduite », commente Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, rappelant qu’à plusieurs reprises cette dernière avait salué les propositions de Bayrou, comme lorsqu’il avait proposé de créer une « banque de la démocratie » pour participer au financement de la vie politique.

« Le risque politique, c’est que Le Pen, Zemmour ou Mélenchon aient été empêchés », glisse un ministre

Au dernier décompte, il restait moins d’une centaine de parrainages à la cheffe de file frontiste. Dimanche, son entourage refusait de crier victoire, même après le coup de pouce de Bayrou. Cette prise de position permettra-t-elle de débloquer le compteur du RN ? Mystère. Pour beaucoup d’observateurs, il semble pourtant faire peu de doutes qu’elle les obtiendra, même si la concurrence d’Éric Zemmour, ainsi que la diminution du nombre de ses élus locaux depuis 2017 a pu participer à rendre cette tâche plus difficile.

Mais comment interpréter le geste de François Bayrou, qui ne manquera pas par ailleurs d’appeler à barrer la route de Le Pen dans un éventuel second tour face à Emmanuel Macron ? Surtout quand certains, à droite et à gauche, accusent la majorité de « faire monter les extrêmes » pour s’assurer une réélection. « Difficile, comme il l’a dit, de se défausser lui-même. Le risque politique, c’est que Le Pen, Zemmour ou Mélenchon aient été empêchés », glisse un ministre qui a échangé avec le maire de Pau, à la suite de son annonce dominicale.

« Nous n’avons pas besoin d’assurance vie, et surtout on ne choisit pas ses adversaires », objecte de son côté Roland Lescure, député (LREM) des Français de l’étranger. Lui pense « personnellement que si le FN (RN) et Éric Zemmour ne sont pas capable de récupérer 500 parrainages sur 42 000 possibles alors que même Nathalie Arthaud (LO) les a, ça en dit plus long sur eux que sur qui que ce soit d’autre ». « Mais je comprends bien qu’on ne souhaite pas que de tels candidats, hauts dans les sondages, soient absents de l’élection », dit-il. Il sera juste plus compliqué pour ces derniers de s’auto-ériger en candidats de l’anti-système, si c’est le système même qui leur a, à la fin, permis de participer à la compétition.

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