Pap Ndiaye rend hommage à Samuel Paty, deux ans après sa mort – Le Monde

Une affiche en hommage à Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 3 novembre 2020.

Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, a rendu hommage au professeur, samedi 15 octobre. Les islamistes « n’ont pas réussi et ne réussiront pas » à « supprimer l’intelligence et la possibilité même d’enseigner », a-t-il déclaré, visiblement ému, lors d’un hommage à la Sorbonne.

« Que nous l’ayons connu ou non, Samuel Paty nous manque, car nous savons que (…) l’espoir et la considération qu’il avait pour les jeunes font partie de ces forces qui font tenir ensemble la République, la rendent plus tolérante » et « préparent les citoyens de demain », a ajouté le ministre lors de cette cérémonie organisée dans un amphithéâtre de la Sorbonne – où une salle porte désormais son nom – par l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). « Deux ans après, le traumatisme est toujours là », a souligné Pap Ndiaye à la sortie.

« Expliquer et non se taire »

Concernant les hommages organisés dans les établissements scolaires, vendredi 14 ou lundi 17 octobre, le ministre s’est « réjoui que très peu d’incidents aient été enregistrés » vendredi. « On en compte dix-huit à l’échelle nationale, c’est beaucoup moins que l’année dernière », s’est-il réjoui, soulignant que son ministère comptait faire preuve de « fermeté » face aux incidents, mais aussi de « transparence » : « On ne met pas la poussière sous le tapis. »

Lire aussi l’entretien : Article réservé à nos abonnés Pap Ndiaye : « Il y a bel et bien une vague de port de tenues pouvant être considérées comme religieuses »

« Enseigner, c’est expliquer et non se taire », a déclaré Mickaëlle Paty, sœur de l’enseignant, qui a dédié son discours « à toutes les personnes mortes, blessées, torturées ou incarcérées pour avoir osé s’exprimer ».

Trois classes de collégiens, qui ont travaillé pendant l’année scolaire 2021-2022 sur le thème de la liberté d’expression, se sont vu remettre le premier prix Samuel-Paty, décerné par l’APHG. La classe du collège Marie-Mauron à Pertuis (Vaucluse) a enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts consacrés au massacre des « Vaudois du Luberon » qui fit quelque 3 000 victimes protestantes, au XVIe siècle. Pour la deuxième édition du prix, collégiens et lycéens sont invités à travailler cette année sur le thème des fausses nouvelles et du danger qu’elles représentent pour la démocratie.

L’hommage d’Eric Zemmour

Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), à 47 ans, par un jeune radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Plus tôt dans la matinée, Eric Zemmour, président du mouvement d’extrême droite Reconquête !, avait rassemblé quelques centaines de sympathisants au square Samuel-Paty, près de la Sorbonne, et dit de l’assassinat de l’enseignant que c’était un « francocide évitable », l’aboutissement d’un « continuum de violence ».

Le Monde avec AFP

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *