Panne massive des numéros d’urgence : ce que l’on sait des morts signalées en lien avec les dysfonctionnements – franceinfo

Une panne massive a perturbé mercredi 2 juin les numéros d’urgence gérés par l’opérateur téléphonique Orange, à partir de 16h45. Les perturbations se sont poursuivies le lendemain. L’ensemble des conséquences reste à estimer, mais plusieurs morts sont déjà signalées comme potentiellement liées aux dysfonctionnements constatés. Voici ce qu’on sait des circonstances dans lesquelles ces personnes, dont un enfant, ont trouvé la mort.

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Un homme de 63 ans dans le Morbihan

Un homme de 63 ans, originaire du pays d’Auray, dans le Morbihan, est mort mercredi soir d’un arrêt cardio-vasculaire, aux urgences de l’hôpital de Vannes, malgré les tentatives de réanimation. “D’après les premiers éléments communiqués par la famille, cette personne avait été conduite par un proche au centre hospitalier, au vu des difficultés techniques rencontrées pour appeler les services de secours”, a expliqué lors d’une conférence de presse, jeudi 3 juin, le secrétaire général de la préfecture du Morbihan, Guillaume Quenet, cité par France Bleu Armorique. L’épouse de la victime a en effet tenté, à quatre reprises, d’appeler le Samu (15) et le numéro d’appel d’urgence européen (112). En vain.

La mort de ce patient a été constatée à l’hôpital à 21h05, a précisé le procureur de Vannes, François Touron. Il était arrivé “aux urgences à 20 heures 26” et son épouse a déclaré “avoir tenté en vain d’appeler entre 19h54 et 19h59 depuis son domicile le 15 à 4 reprises, puis le 112, avant de décider de le transporter elle-même aux urgences de Vannes”.

Une enquête administrative a été diligentée par l’ARS Bretagne, et une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Vannes, rapporte France 3 Bretagne. Le directeur du centre hospitalier de Vannes, Philippe Couturier, assure que “les éléments ne permettent pas de conclure de manière tranchée” à la question du lien entre le décès et la panne des numéros de secours.

Un enfant de 2 ans en Vendée

Un enfant de 28 mois est mort au domicile familial à Chavagnes-en-Paillers (Vendée), jeudi matin, pendant la panne des numéros d’urgence, a annoncé la préfecture le même jour. La mère de l’enfant aurait tenté “pendant une heure de joindre sans succès le 18 puis le 15”, avant d’utiliser un numéro de substitution, selon le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, Jean-Jacques Coiplet. Grâce au numéro de substitution à 10 chiffres, a-t-il précisé, un premier appel a finalement été reçu par le Samu à 8h21.

A 8h22, les pompiers de la commune et le Smur de La-Roche-sur-Yon sont partis, tandis qu’un régulateur médical donnait des conseils à la maman pour les premiers soins de l’enfant, en arrêt cardiaque. Le Smur pédiatrique de Nantes est parti à son tour à 8h46. La mort de l’enfant a été constatée à 9h25 au domicile familial, a ajouté Jean-Jacques Coiplet.

“Il apparaît qu’il y a un doute quant aux conséquences que ce dysfonctionnement aurait pu avoir dans le délai d’appel (…). C’est ce doute légitime qui nous conduit à demander une enquête administrative”, a déclaré, lors d’un point presse jeudi soir, le préfet de Vendée, Benoît Brocard. Le directeur de l’ARS avait déjà annoncé l’ouverture de cette “enquête administrative”. Le centre hospitalier de La Roche-sur-Yon a transmis un signalement au procureur, et le parquet a ouvert vendredi une enquête pour “recherche des causes de la mort”, a indiqué la procureure de la République de La Roche-sur-Yon, Emmanuelle Lepissier, citée par France 3 Pays de la Loire. Elle a précisé qu’une “autopsie” de l’enfant serait pratiquée “rapidement”.

Un homme à La Réunion

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué, jeudi, deux décès potentiellement liés à la panne à La Réunion. Après enquête administrative, la préfecture de la Réunion a fait savoir dans la soirée qu’une seule des deux personnes semblait avoir rencontré des problèmes pour joindre les secours. “L’épouse de l’homme décédé n’a pas réussi à joindre le centre 15 après avoir tenté de le faire pendant une vingtaine de minutes”, a fait savoir la préfecture. “Elle a donc fait appel à une amie qui a, quant à elle, réussi à joindre le centre 15.”

Une ambulance a été engagée par le Samu, mais à son arrivée sur les lieux, l’équipage a constaté que le patient avait succombé à un arrêt cardio-respiratoire. “L’absence de contact direct entre l’épouse et le Samu du fait des problèmes de réseau n’aura pas permis de caractériser précisément la situation médicale de la victime avant l’engagement des secours”, a précisé la préfecture.

Pour le deuxième cas évoqué par Gérald Darmanin, les pompiers, joints par un ami du défunt, ont pu intervenir immédiatement. L’homme était déjà en arrêt cardio-respiratoire. Selon la préfecture, “rien ne permet de dire à cette heure que le proche de la victime aurait eu une difficulté à joindre le 18, dans cette situation, le décès ne semble donc pas lié à la qualité ou à la rapidité de la prise en charge par les secours.”

Une personne de 77 ans en Haute-Saône

“Il est vraisemblable que le décès d’une personne âgée de 77 ans soit survenu en Haute-Saône dans le contexte de panne nationale des numéros d’urgence”, a annoncé vendredi dans un communiqué la préfecture de Haute-Saône, relate France 3 Bourgogne Franche-Comté. La préfecture ne donne pas plus de détails sur la victime ou les circonstances de sa mort, mais souligne qu’“il importe de faire toute la lumière sur le déroulement des faits”.

En conséquence, une enquête administrative a été diligentée sur décision du directeur général de l’ARS et de la préfète de la Haute-Saône, annonce le communiqué. Par ailleurs, le procureur de la République a ouvert une enquête judiciaire.

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