Outre-Manche, la 5G fait le bonheur des arnaqueurs

Outre-Manche, la 5G fait le bonheur des arnaqueurs

C’est ce qui s’appelle se faire rouler en beauté. Alors que le déploiement de la 5G et son impact sur la santé publique attisent les auteurs de théories du complot dans de nombreux pays, c’est outre-Manche que le sujet fait le plus polémique. Le Royaume-Uni est en effet confronté à une hausse des faits de dégradations sur des sites mobiles de la part d’individus voulant nuire à la généralisation de la 5G qu’ils accusent d’être un vecteur de propagation du Covid-19.

Ce discours semble bien porter au sein de l’opinion britannique malgré tous les démentis scientifiques. En atteste une recommandation effectuée par le comité consultatif du conseil municipal de Glastonbury enjoignant les citoyens britanniques de s’équiper contre des clés USB destinées à lutter contre les effets soi-disant nocifs de la 5G. Un avis qui a bien sûr fait le bonheur d’escrocs alléchés par l’appât du gain.

C’est ainsi que certains petits malins se sont récemment lancés dans la commercialisation de clés USB sensées protéger leurs utilisateurs contre les effets prétendument néfastes de la nouvelle technologie mobile. Or, comme l’a constaté le site The Verge, ces clés “anti-5G”, vendues au tarif de 350 livres sterling (soit environ 400 euros) sont en réalité des clés USB tout à fait classiques, d’une valeur nominale de 6 euros et d’une capacité de 128 méga-octets. De quoi stocker une quarantaine de fichiers MP3 mais certainement pas de soigner les maux prétendus de la 5G.

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Un déluge de fake news

Si l’anecdote a de quoi faire sourire, elle en dit toutefois long sur l’animosité à laquelle est confrontée la 5G aux Etats-Unis ou en Europe. Au moins 61 incendies criminels présumés ont été perpétrés contre des pylônes téléphoniques rien qu’au Royaume-Uni ces dernières semaines, y compris contre ceux qui desservent les hôpitaux locaux. Cet engouement pour le vandalisme pourrait être dû au déluge de théories du complot sur la 5G, diffusées par les médias sociaux. Les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, Chypre et la Suède ont également connu des incendies criminels de mâts.

Ces théories sont aujourd’hui l’apanage de groupes qui les diffusent via les réseaux sociaux, sous couvert de « sensibilisation » à la 5G. Ces derniers expliquent notamment que :

  • la 5G affaiblit notre système immunitaire, nous rendant plus vulnérables aux maladies, notamment au Covid-19 ;
  • la 5G est « non testée » et son déploiement est accru, la « concentration » de fréquences ayant des effets néfastes sur la santé ;
  • la 5G est radioactive et détruit les arbres et la faune locales ;
  • le coronavirus se propage par les ondes 5G ;
  • le confinement est conçu pour permettre l’installation de mâts 5G ;
  • les « émissions » et les antennes 5G ont provoqué la pandémie actuelle.

Bien que ces théories aient été démystifiées et que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des fournisseurs de technologies, des opérateurs et des gouvernements s’efforçent d’arrêter la diffusion de ces informations erronées, le lien entre la 5G et le nouveau Coronavirus persiste. De quoi inciter les gouvernements et les directions des réseaux sociaux à étudier les moyens de contrôler la diffusion de ces informations erronées.

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