Orange revoit son offre à la hausse pour solde le “dossier” Scopelec

Orange revoit son offre à la hausse pour solde le

Sous la pression de l’Etat actionnaire, l’opérateur Orange, en conflit depuis plusieurs mois avec son sous-traitant historique Scopelec suite à la rupture partielle de leur partenariat, a accepté de revoir son offre à la hausse pour clôre le dossier. L’opérateur aurait ainsi formulé une nouvelle proposition, proposant notamment d’accorder à son sous-traitant un volume d’affaires supplémentaires de 45 millions d’euros pour les 18 prochains mois, comme l’indiquaient ce jeudi des sources proches du dossier.

L’opérateur désormais dirigé par Christel Heydemann aurait également accepté le principe d’une transaction de 20 millions d’euros sous la forme “d’un abandon de créances” versé à la coopérative. Celle-ci devrait permettre à Scopelec de “minimiser” l’impact du plan de sauvegarde de l’emploi envisagé par la société, qui ne porterait plus sur 800 postes mais sur 450.

De son côté, l’Etat s’est dit prêt à accompagner la restructuration financière de l’entreprise “nécessaire à son redressement” en votant notamment l’abandon de “la quasi-totalité” des dettes du groupe, estimées à 100 millions d’euros, auxquelles “la puissance publique” est exposée en qualité de créancier et garant dans le cadre d’un prêt garanti par l’Etat. Les pouvoirs publics se sont également engagé à suspendre “l’exigibilité des charges fiscales et sociales” jusqu’au mois de juin “au plus tard”, afin d’accompagner la finalisation d’un accord, fait-on savoir du côté du cabinet de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher.

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Un différend explosif

Placé en procédure de sauvegarde fin mars suite à la perte de 65 % de ses contrats avec Orange en fin d’année dernière, Scopelec poursuit depuis le géant des télécoms en justice pour « rupture brutale de la relation commerciale ». Il s’agit d’une nouvelle étape dans le bras de fer que se livrent la plus grosse coopérative française et Orange, l’un de ses principaux partenaires économiques. Pointé du doigt pour la qualité de ses raccordements finaux à la fibre optique, l’opérateur historique avait procédé fin 2021 à une large revue d’effectif de ses sous-traitants. Celle-ci n’avait pas épargné ce sous-traitant, le privant 65 % de ses contrats de sous-traitance avec Orange, qui représentait 40% de son chiffre d’affaires estimé à 475 millions d’euros en 2021.

Orange avait alors justifié le non-renouvellement partiel de son partenariat avec Scopelec par une dégradation des prestations assurées par la coopérative. « Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec, qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones confiées à chacun ». De son côté, Scopelec reproche à Orange de n’avoir pas respecté le préavis et de ne pas l’avoir accompagné dans ce changement, ce que l’opérateur conteste.

La direction d’Orange se défend depuis en affirmant que « la remise en cause d’un prestataire sur un territoire n’impacte en rien l’emploi local », en raison de « la pénurie de main-d’œuvre du secteur, qui s’appuie sur des emplois locaux et non délocalisables ». Et de faire valoir qu’un « changement de prestataire n’affecte donc en rien le nombre d’emplois sur le territoire concerné ».

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