Onepoint veut être la solution au chaos chez Atos

Onepoint veut être la solution au chaos chez Atos

2024 ne commence pas sous les meilleurs auspices pour l’ex-fleuron du numérique français, Atos. Les discussions avec le milliardaire Daniel Kretinsky à propos du rachat de Tech Foundations ont pris fin. Airbus a retiré sa candidature à la reprise de la branche Big Data and Security.

En janvier, seulement quelques mois après son arrivée, Yves Bernaert démissionnait. L’activité est en berne et Atos est lourdement endetté. D’ici fin 2025, l’entreprise doit trouver une solution pour rembourser 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations.

Pas d’avenir possible en vendant les bijoux de famille

Un avenir est-il encore possible pour Atos ? Le ministère de l’économie l’espère, lui qui participe aux discussions dans le but de “stabiliser sa situation financière et donner toute la visibilité nécessaire aux parties prenantes”.

Après le retrait d’Airbus, le gouvernement annonçait travailler à la construction d’une solution nationale de protection des activités stratégiques. “Tous les intérêts de la France seront préservés”, promet Bruno Le Maire.

Le message a été reçu, répond David Layani, le président de Onepoint. La société de services est actionnaire d’Atos à hauteur de 11% de son capital. En 2023, elle faisait une offre de rachat des activités cybersécurité d’Atos, rejetée.

Mais le dirigeant n’a pas renoncé et défend une autre stratégie pour l’entreprise, qu’il détaille dans une interview au Figaro. Pour David Layani, qui siège au conseil d’administration depuis février, il est urgent de mettre un terme à la vente des “bijoux de famille” d’Atos.

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La souveraineté voulue par Bercy, sans la découpe

“Il faut mettre fin immédiatement à tout projet de cession en préservant l’intégrité des actifs pour bâtir un New One Atos qui reparte sur des bonnes bases”, insiste-t-il. Car selon le patron de Onepoint, une relance est inimaginable sans la conservation de pépites comme BDS.

Un découpage des activités d’Atos n’est pourtant pas écarté par Bercy dans le cadre de la mise en œuvre d’une “solution nationale”. Mais pour David Layani, une telle politique serait vouée à l’échec car la souveraineté “ne se découpe pas”.

Le CEO espère rallier l’Etat à sa cause et affirme ainsi que son projet pour Atos constitue “la meilleure réponse à la préoccupation légitime de Bruno Le Maire.” Onepoint devra cependant trouver des alliés. L’acteur réalise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, vingt fois moins qu’Atos.

“Les créanciers vont faire un effort et les actionnaires vont devoir mettre de l’argent”, avance en réponse  David Layani. Pourquoi consentiraient-ils à un tel effort, voire à un tel risque ? Car Atos est en capacité de devenir “l’Airbus du cyber et du digital”.

Atos l’Airbus de la cyber et du digital

Atteindre “d’ici deux ou trois ans, 6% à 8% de croissance et des marges comparables à celles de ses concurrents” reste possible pour Atos. Une recapitalisation s’impose pour cela. Et Onepoint prévoit bien sûr d’y participer.

Dans un communiqué publié ce matin 25 mars, Atos déclare prendre note des commentaires formulés par David Layani. Elle ajoute qu’aucun plan de Onepoint n’a pour le moment été présenté au conseil d’administration.

La société attend donc pour se prononcer. Une autre échéance majeure se profile pour Atos. Mardi 26, elle publiera ses résultats 2023. Ce rendez-vous financier avait été reporté, l’entreprise ne communiquant fin février que le chiffre d’affaires, la marge d’exploitation et le flux de trésorerie disponible. La semaine s’annonce intense pour les dirigeants d’Atos et pour le futur du groupe.

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