« On a devant nous une épidémie » : face au coronavirus, Macron monte en première ligne – Le Monde

Emmanuel Macron a rencontré des médecins de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, le 27 février.

Emmanuel Macron a rencontré des médecins de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, le 27 février. MARTIN BUREAU / AFP

Soucieux de répondre au début de polémique sur la mobilisation de l’Etat face à la multiplication des cas de coronavirus en France, Emmanuel Macron s’est rendu, jeudi 27 février au matin, à l’hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière, dans le 13arrondissement de Paris, au côté d’Olivier Véran, le ministre de la santé, de Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, et de Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Accompagné de médecins et de personnels soignants, le chef de l’Etat a visité le service de médecine intensive et de réanimation, où sont hospitalisés les patients présentant une affection respiratoire sévère, qu’ils soient atteints du coronavirus ou en attente du résultat de leur test. C’est dans ce service que le premier patient français mort du Covid-19, un enseignant de 60 ans originaire de l’Oise, a été enregistré dans la nuit de mardi à mercredi.

« On a devant nous une épidémie » qu’il va falloir « affronter au mieux », a notamment déclaré le chef de l’Etat. « Le président tient à montrer que la France se prépare à toute éventualité et que le système de soins français est en mesure d’y répondre, explique un proche de M. Macron pour justifier cette visite décidée à l’Elysée mercredi en fin de journée. Le président vient rassurer, montrer qu’il n’y a pas de panique mais de la vigilance. »

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Interrogations sur l’implication d’Edouard Philippe

Depuis quarante-huit heures, les attaques se multiplient contre le gouvernement, accusé de ne pas prendre la mesure de la propagation de la maladie. Mardi à l’Assemblée nationale, le député (Les Républicains) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a réclamé « un plan d’urgence ». « Je trouve le temps de réaction du gouvernement très long », a-t-il tancé sur Europe 1. Des figures de l’opposition, comme Marine Le Pen ou Ségolène Royal, ont également critiqué l’autorisation donnée aux supporteurs de la Juventus de Turin d’assister au match de leur équipe contre Lyon, mercredi soir, en Ligue des champions.

De la même façon, certains s’interrogent, jusqu’au sein de la majorité, sur l’implication d’Edouard Philippe, occupé par sa campagne pour les municipales au Havre. Quelques heures après l’annonce du premier décès français lié au Covid-19, le premier ministre s’est ainsi rendu dans la cité portuaire pour participer à un débat télévisé organisé par France 3 Haute-Normandie face à ses adversaires locaux.

Jeudi en fin de matinée, Edouard Philippe devait tenir une nouvelle réunion à Matignon pour faire le point sur l’évolution de la maladie. Outre les ministres concernés, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, les présidents des groupes parlementaires, les chefs de parti et les présidents des associations d’élus ont été invités, une première depuis le début de la mobilisation contre le coronavirus.

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A un peu plus de deux semaines du premier tour des municipales, la porte-parole du gouvernement a par ailleurs été interrogé, jeudi matin, sur la possibilité d’un report du scrutin. « Compte tenu des données à notre portée aujourd’hui, nous n’envisageons pas d’empêcher les élections municipales », a déclaré Sibeth Ndiaye au micro d’Europe 1. « Dans aucune des réunions ministérielles qui concernent le coronavirus, la question ne s’est posée d’annuler les élections municipales », a-t-elle ajouté.

Macron interpellé sur la crise de l’hôpital public

Lors de sa visite à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Emmanuel Macron a été interpellé sur la crise de l’hôpital public : « Sans injection de moyens rapides, nous ne pourrons pas faire face à ce type de crise », lui a lancé le docteur François Salachas, neurologue, un des membres du collectif inter-hôpitaux, assurant que c’est « le moment opportun pour le président de la République d’agir ».

Le président de la République a répondu : « Je ne suis pas dans le déni (…) Je sais que vous avez le sentiment que ça ne va pas assez vite (…) et ce que vous vivez justifie qu’on continue à aller plus vite et plus fort, donc je serai au rendez-vous ».

« Il y a des mesures d’urgence qui ont été prises à plusieurs reprises », a poiruivi Emmanuel Macron qui va recevoir le collectif avec le ministre de la Santé Olivier Véran. « Elles ne sont, je vous entends, sans doute pas à la hauteur de la crise et de la pression qui est sur l’hôpital public, en particulier sur l’AP-HP ». « Il faut déjà que ces mesures qui ont été annoncées descendent sur le terrain », a-t-il ajouté, insistant sur le fait « qu’on n’est pas resté assis sur sa chaise depuis deux ans et demi ».

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