Obligation vaccinale pour les soignants : l’hôpital sur le qui-vive avant le 15 septembre – Le Monde

Les soignants du collectif ajaccien Soignants Menacs déposent symboliquement leur blouse devant la Préfecture de Corse-du-Sud sur le Cours Napoléon à Ajaccio, afin de manifester leur opposition à la vaccination obligatoire, le 11 septembre 2021.

Combien seront-ils ? La question est dans toutes les têtes à l’hôpital, à la veille de l’application de l’obligation vaccinale pour le million de professionnels exerçant dans un établissement de santé. Combien iront jusqu’au bout en refusant de se mettre en règle, sous peine d’être suspendus ?

A compter du 15 septembre, les personnels des hôpitaux doivent faire état d’un schéma vaccinal complet, ou avoir reçu au minimum une première dose de vaccin (et dans ce cas, justifier d’un test négatif toutes les soixante-douze heures) – sauf certificat de contre-indication à la vaccination ou de rétablissement à la suite d’une contamination par le Covid-19.

Une chose est sûre : à la tête des hôpitaux, un discours de fermeté domine à l’approche de la date butoir, dans la droite ligne des dernières prises de position du gouvernement. Tout récalcitrant sera suspendu sans salaire, et ce dès le 15 septembre. « Il n’y aura ni report ni exception, les suspensions pourront être immédiates », assure-t-on à la Fédération hospitalière de France, où l’on évoque des « centaines » de suspensions potentielles.

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Annoncée il y a deux mois par le président de la République, l’entrée en vigueur « partielle » de l’obligation vaccinale, instituée par la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire – devenue un mois plus tard une obligation d’être totalement vacciné –, intervient alors que le niveau de vaccination a progressé dans le milieu hospitalier. 88,1% des personnels soignants salariés ont reçu au moins une dose au 7 septembre, selon Santé publique France, soit une progression de près de 20 points durant l’été.

Selon les compteurs des directions d’hôpitaux, les chiffres grimpaient encore au 13 septembre, avec près de 95 % de personnels à jour de leur obligation aux Hospices civils de Lyon, 91 % au CHU de Toulouse, ou encore plus de 95 % à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris… Au ministère de la santé, on estime que « compte tenu de la forte couverture vaccinale actuelle globale des professionnels de santé, les situations de tension seront localisées, et seront suivies de près par les acteurs locaux ».

« Nos marges sont très faibles »

« Les suspensions seront l’affaire de cas particuliers, l’hôpital ne sera pas à terre le 15 septembre, assure le professeur François René-Pruvot, à la tête de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement des centres hospitaliers universitaires (CME-CHU), qui comptabilise une majorité de CHU au-dessus de 90 % de personnels à jour de leur obligation. Mais cela peut être très compliqué de remplacer certains soignants, car nous sommes déjà dans un contexte de tension sur les effectifs, avec un absentéisme un peu plus fort que l’an dernier. »

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