Nucléaire : à la centrale de Penly, Bruno Le Maire affiche ses ambitions pour EDF – Le Monde

Bruno Le Maire et Luc Rémont, tout nouveau patron d’EDF, à Petit-Caux (Seine-Maritime), le 9 décembre. Derrière eux, la centrale nucléaire de Penly.

Visible depuis un belvédère, coincée entre les falaises crayeuses et la mer, la centrale de Penly (Seine-Maritime) apparaît au loin tel un château fort industriel. Bruno Le Maire, veste et pull à col roulé noirs, affiche un sourire serein. En ce vendredi 9 décembre, le ministre de l’économie accompagne Luc Rémont, tout nouveau patron d’EDF – depuis moins de quinze jours –, lors de sa première grande apparition en public sur le site normand, près de Dieppe. Autour d’eux se pressent plusieurs élus locaux, dont le député communiste Sébastien Jumel, et une nuée de journalistes, pas moins d’une quarantaine, accrédités pour l’occasion.

Le ciel est clair, l’air glacé. La photo parfaite. Après une semaine marquée par l’affolement sur les risques de coupures d’électricité, le recadrage d’Emmanuel Macron contre les « scenarii de la peur », le « timing » tombe, cette fois, à pic pour EDF. Dans la nuit de jeudi à vendredi, trois réacteurs – ceux de Dampierre 3, Bugey 3 et Cattenom 4 – ont redémarré, portant à 40, un chiffre tout rond, le nombre de tranches à nouveau en fonctionnement, sur les 56 que compte le parc nucléaire français.

« Remotiver les troupes »

« EDF tient son calendrier et nous sommes sur la bonne voie. Arrêtons de dire que c’est la catastrophe, ce n’est pas vrai », insiste Bruno Le Maire, certain que la sobriété, couplée à la hausse de la production, devrait permettre aux Français de passer les prochains mois sans coupures. « Nous abordons avec confiance les semaines qui viennent, avec le passage de l’hiver », abonde de son côté Luc Rémont, vêtu du gilet bleu et orange siglé EDF. Aucune alerte Ecowatt n’est venue troubler l’ambiance. La semaine prochaine, les températures s’annoncent cependant en baisse de 5 °C à 6 °C par rapport aux « températures de référence », ce qui devrait obliger la France à continuer d’importer, notamment en provenance d’Allemagne.

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A une centaine de mètres en contrebas, au bout d’une route couverte de grillages et barbelés, dans un jeu de « murailles intercalées », le bâtiment du réacteur numéro 2 se révèle. De l’autre côté, un long mur d’enceinte en construction est déjà visible. Son objectif ? Délimiter le site d’un futur chantier de réacteurs de nouvelle génération d’EPR (EPR2). Car le gouvernement a d’ores et déjà son idée : Penly s’annonce adéquat à ses yeux, puisque l’emplacement existe, même s’il faudra tailler encore dans la falaise pour construire les deux premiers de ces six nouveaux réacteurs voulus par Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort, en février.

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