Nouvel échange de prisonniers entre Kiev et les séparatistes du Donbass – Le Monde

Un Ukrainien enlace sa mère après un échange de prisonniers au checkpoint de Mayorsk dans la région de Donetsk, Ukraine, le 29 décembre.

Un Ukrainien enlace sa mère après un échange de prisonniers au checkpoint de Mayorsk dans la région de Donetsk, Ukraine, le 29 décembre. UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SER / VIA REUTERS

Il s’agit de la première avancée concrète depuis la réunion de Paris sur la paix en Ukraine, le 9 décembre. Incapables de s’entendre pour débloquer le règlement politique du conflit dans le Donbass, les présidents ukrainien et russe s’étaient engagés à procéder à un nouvel échange de prisonniers d’ici à la fin de l’année 2019.

C’est désormais chose faite avec l’échange, intervenu dimanche 29 décembre, de 200 prisonniers. « Les libérations réciproques sont terminées », a fait savoir la présidence ukrainienne sur Facebook, précisant voir revenir au pays 76 personnes. De leur côté, les séparatistes des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk ont dit aux agences russes s’être vus respectivement remettre 61 et 63 personnes.

Aucune liste précise identifiant les personnes libérées n’a été publiée, la présidence ukrainienne promettant des « détails plus tard ». Le dirigeant des rebelles de Louhansk, Leonid Passetchnik, a, lui, revendiqué « une nouvelle victoire » sur Twitter.

« C’est un jour qu’on attendait depuis longtemps »

Selon un rituel désormais bien huilé, des autocars sont arrivés des deux côtés avant de s’immobiliser de part et d’autre de la ligne de front, au niveau du point de passage de Mayorsk, au nord de Horlivka. Les échanges ont ensuite eu lieu au compte-gouttes, sous l’œil de combattants des deux camps et d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’ensemble du processus aura duré environ cinq heures du fait des vérifications d’identité.

« C’est un jour qu’on attendait depuis longtemps ! », a déclaré à l’AFP une Ukrainienne de 24 ans, précisant avoir passé trois ans en détention. Elle dit avoir été condamnée à douze ans de prison par les séparatistes pour « haute trahison ». « J’ai encore du mal à réaliser », se réjouit un compagnon de détention de 36 ans, Volodymyr Danyltchenko.

La France et l’Allemagne ont salué dimanche l’échange de prisonniers. « Ce développement est conforme à l’engagement pris le 9 décembre dernier, lors du sommet de Paris en formatNormandie, de faciliter la libération et l’échange de personnes faites prisonnières dans le cadre du conflit d’ici à la fin de l’année », ont souligné Emmanuel Macron et Angela Merkel dans un communiqué. Vladimir Poutine l’a quant à lui jugé « positif ».

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Un soldat ukrainien en faction à côté d’un bus dans lequel attendent des séparatistes du Donbass, le 29 décembre.

Un soldat ukrainien en faction à côté d’un bus dans lequel attendent des séparatistes du Donbass, le 29 décembre. EVGENIY MALOLETKA / AP

A la différence du précédent échange de ce type, qui avait notamment permis la libération du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, les négociations n’ont pas été conduites entre Kiev et Moscou, mais directement avec les Républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk. Selon la médiatrice de la « République populaire de Donetsk », une vingtaine de séparatistes qui ne souhaitaient pas quitter le territoire ukrainien ont été exclus ces derniers jours de l’échange. Neuf autres se sont ajoutés au dernier moment, pendant que deux Ukrainiens refusaient de rejoindre la zone contrôlée par Kiev.

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