« Nous sommes face à une catastrophe naturelle sans précédent » : la Grèce peine toujours à maîtriser les incendies – Le Monde

Pour la septième journée consécutive, lundi 9 août, plus de 600 pompiers, dont certains venus en renfort d’autres pays européens, ont tenté de contenir un immense incendie qui brûle les forêts de pins de l’île d’Eubée, la deuxième plus grande de Grèce. Après une brève accalmie, des vents violents attisaient les flammes tandis que les avions-citernes éprouvaient des difficultés à opérer à cause des turbulences et des épaisses fumées.

Des centaines d’incendies se sont déclarés dans le pays depuis une semaine, mais celui d’Eubée est particulièrement incontrôlable, détruisant non seulement les forêts mais des habitations et des commerces, forçant des centaines de personnes à être évacuées par bateaux dans un panorama apocalyptique.

S’exprimant lundi soir à la télévision, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a dit que les derniers jours ont été « parmi les plus difficiles pour notre pays depuis des décennies. Nous sommes face à une catastrophe naturelle d’une étendue sans précédent. »

Il a publiquement demandé pardon, au nom de son gouvernement, pour l’échec des autorités à prévoir et à contenir les feux. « D’éventuels manquements seront identifiés. Et des responsabilités seront mises en cause le cas échéant », a-t-il promis. Une enveloppe de 500 millions d’euros d’aides est prévue pour indemniser celles et ceux qui ont perdu leurs logements ou commerces, en particulier sur l’île d’Eubée et la péninsule Attique. Les forêts ravagées seront restaurées, de même que les défenses climatiques, a-t-il promis.

M. Mitsotakis a conclu son discours en appelant à l’unité nationale, demandant à ses compatriotes de ne pas seulement penser « à ce qui a été perdu, mais aussi à tout ce qui a été sauvé dans le contexte d’une telle catastrophe naturelle ».

L’île d’Eubée, la deuxième plus grande de Grèce, est en proie aux flammes depuis une semaine.
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De nouvelles chaleurs étouffantes attendues dans la semaine

Plus de 500 incendies ont été signalés à travers la Grèce, favorisés par la sécheresse et des températures caniculaires, contraignant des milliers de personnes à évacuer des dizaines de villages, sur fond de colère à l’égard de la lenteur des mesures prises par le gouvernement. La plupart des feux étaient stabilisés ou maîtrisés lundi. Selon le décompte du gouvernement, plus de 40 000 hectares ont été brûlés cet été par les incendies. Selon le Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis), quelque 1 700 hectares avaient été brûlés en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.

L’île d’Eubée, la deuxième plus grande de Grèce, est en proie aux flammes depuis une semaine.

Aux portes d’Athènes, le feu, qui a détruit des dizaines d’habitations, était sous contrôle, mais « le danger de résurgence est élevé », a prévenu M. Hardalias. De nombreuses forces terrestres continuaient de lutter contre les flammèches au pied du mont Parnès, en particulier les unités venues d’Israël, mais aussi de Chypre et de France, dans le cadre du dispositif européen d’aide aux incendies.

Si les températures, qui ont atteint jusqu’à 43 °C, ont un peu diminué depuis, les services de météorologie s’attendent à de nouvelles chaleurs étouffantes au cours de la semaine, laissant craindre de nouveaux incendies.

Lire le reportage à Athènes : « Cette colline était un paradis. C’est désormais un enfer » : dans le nord d’Athènes, une lutte sans répit contre les flammes

Le Monde avec AFP, AP et Reuters

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