«Nous avons déconfiné un peu trop» : Castex prépare une nouvelle sortie de crise plus «progressive» – Le Figaro

Un long exercice de conviction et quelques mea culpa. Le premier ministre, Jean Castex, a défendu mardi sa gestion de la crise sanitaire pendant plus de trois heures, tout en esquissant un déconfinement plus «progressif» que le précédent, devant des députés de tous bords constitués en commission d’enquête.

«Peut-être que nous avons déconfiné un peu trop» à partir de mai, a concédé l’ancien «M. Déconfinement» de l’exécutif, architecte du reconfinement de la population face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Entre mai et octobre, «peut-être aussi que le peuple français a cru que cette épidémie était derrière nous, et que les gestes barrières n’ont pas été respectés avec suffisamment de zèle», a-t-il poursuivi à l’Assemblée nationale.

Des restrictions «perdureront»

Soignant une posture d’humilité comme son prédécesseur Édouard Philippe, auditionné en octobre, il a reconnu des «difficultés», «en septembre», liées au délai d’attente des résultats des tests de dépistage. Il a également admis qu’«il était extrêmement difficile d’anticiper la brutale accélération pandémique» d’octobre. Mais la possibilité d’une deuxième vague et d’un reconfinement était «prévue, anticipée», a-t-il affirmé, répétant à plusieurs reprises ne cesser de se référer à la «littérature» scientifique.

Soucieux de «tirer les conclusions» de la gestion de la première vague, le chef du gouvernement a nié tout «temps de retard» dans la mise en œuvre du reconfinement et prévenu que des mesures restrictives «perdureront». «La phase suivante ne sera pas un retour à l’antéconfinement» mais sera «progressive», a-t-il mis en garde. Objectif : «donner le maximum de visibilité» aux Français en «(évitant) le stop and go», ces «à-coups» entre les périodes de fortes restrictions et celles sans restrictions.

«Gestion au long cours»

Une semaine avant les prochaines annonces d’Emmanuel Macron à la télévision, le chef du gouvernement a esquissé une «gestion au long cours» de la crise : à l’occasion de son «déconfinement bis», il rêve d’ouvrir une «perspective» jusqu’à «l’été prochain au moins». «Si les vaccins produisent tous leurs effets, qu’il n’y a pas de difficulté et qu’on est débarrassé de cette affaire, j’en serai le plus heureux», a-t-il espéré, en souriant derrière son masque.

D’ici cette hypothétique sortie de crise, il ne faut pas «baisser la garde» malgré la légère amélioration de la situation sanitaire – un «motif d’espérer» -, a insisté Jean Castex, en appelant à porter le masque partout où c’est possible, y compris à domicile, même si «on a l’impression que “M. Virus” n’y pénètre pas». L’élu de Prades (Pyrénées-Orientales) s’est toutefois dit sensible à l’«acceptabilité» des mesures restrictives actuellement en vigueur. «Plus le temps passe, plus c’est difficile à accepter et à supporter pour le corps social», a-t-il admis. «C’est parfaitement humain.»

Réouverture des commerces «autour» du 1er décembre

Alors que le ministre de l’Économie plaide pour une réouverture des commerces «non-essentiels» le 27 novembre plutôt que le 1er décembre, le premier ministre n’a pas exclu une telle mesure fin novembre : il a évoqué une échéance «autour» du 1er décembre, si l’amélioration de la situation sanitaire se confirme. En se gardant bien de préciser une date.

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