Notre-Dame de Paris : Emmanuel Macron a désormais « la conviction » qu’il faut restaurer la flèche à l’identique – 20 Minutes

Emmanuel Macron en visite sur le parvis de Notre Dame après l’incendie le 15 avril 2019. — Stephane Lemouton -POOL/SIPA

Exit le « geste architectural contemporain » envisagé un temps pour reconstruire Notre-Dame de Paris : quinze mois après l’incendie ayant ravagé la cathédrale et ému le monde entier, le président Macron a finalement opté pour rebâtir le joyau gothique à l’identique.

Il a « acquis la conviction » qu’il faut restaurer la cathédrale à l’identique, a indiqué l’Elysée jeudi soir, après une réunion de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), réunissant élus, experts et architectes du chantier.

Confiance aux experts

« Le président a fait confiance aux experts et pré-approuvé dans les grandes lignes le projet présenté par l’architecte en chef (Philippe Villeneuve), qui prévoit de reconstruire la flèche à l’identique », a précisé l’Elysée. Ce projet propose globalement une restauration de la cathédrale et de sa flèche de la façon la plus proche de son état juste avant l’incendie survenu dans la soirée du 15 avril 2019.

A la surprise générale, le chef de l’Etat avait évoqué, peu après l’incendie, la possibilité d’«un geste architectural contemporain» pour rebâtir la cathédrale, stimulant l’imagination de nombreux grands architectes. Certains avaient proposé une flèche en verre, la création sur le toit d’un parc-jardin bio ou une terrasse panoramique…

Passe d’armes

L’architecte Philippe Villeneuve a lui toujours plaidé la fidélité à l’ouvrage retouché dans le style gothique par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, dont sont conservés tous les plans. Et d’arguer qu’une telle option permet de mieux tenir les délais d’une reconstruction en cinq ans, comme voulu par le président Macron.

Un avis tranché qui a donné lieu à une passe d’armes insolite fin 2019 avec le général Georgelin, nommé pour superviser le chantier : ce dernier avait demandé à l’architecte en chef de « fermer sa gueule », après sa prise de position contre une flèche contemporaine.

Jeudi, M. Villeneuve a présenté un dossier 3.000 pages pour passer en revue les modalités qu’il préconise pour restaurer la charpente, le toit et la flèche de la cathédrale, sujets des plus épineux ayant provoqué une querelle entre anciens et modernes.

Au terme de cette réunion qui a duré quatre heures, la CNPA a « approuvé à l’unanimité le parti de restauration proposé consistant à rétablir l’architecture de Viollet-le-Duc, en ce qui concerne la couverture et la flèche dans le respect des matériaux d’origine », a affirmé à l’AFP Jean-Pierre Leleux, sénateur à la tête de cette commission.

Structure éphémère

Concernant la charpente, sur lequel il y a eu débat, une étude à venir précisera exactement les contours de sa reconstruction qui sera en bois. Avant de parvenir à cette décision, tous les scénarios ont été envisagés, affirme-t-il, y compris de laisser la cathédrale dans son état actuel.

« Le souci pour le président était de ne pas retarder le chantier ni de complexifier le dossier. Il fallait vite clarifier les choses », a expliqué de son côté l’Elysée.

« S’il avait fallu faire une flèche contemporaine, il fallait un concours spécifique, d’où un potentiel retard du chantier. Les consultations avec de grands architectes conduisaient à dire que ce pari de la flèche contemporaine était très compliqué et qu’un geste contemporain pouvait s’imaginer autrement », a fait valoir la présidence.

L’Elysée souhaite ainsi un travail avec la Ville de Paris pour le réaménagement des abords du monument. « S’il y a un geste contemporain, il peut être là », selon la présidence, qui rappelle aussi le projet d’une structure éphémère, un « musée du chantier » qui pourrait être installé dans la cour de l’Hôtel-Dieu, près de la cathédrale.

Repoussé en raison du confinement, le délicat démontage de l’échafaudage qui entoure Notre-Dame, déformé et soudé par la chaleur de l’incendie, sera achevé « au plus tard fin septembre », a assuré il y a une semaine le général Georgelin. Ce démontage conditionne la possibilité de démarrer la restauration proprement dite de Notre-Dame. Le président prévoit toujours une reconstruction en cinq ans avec une réouverture en 2024.

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