Nokia sera chargé du cœur du réseau 5G d’Orange en France
Si Orange déploie actuellement son réseau 5G dans l’hexagone, celui-ci s’appuie encore sur son infrastructure 4G. Ce ne sera bientôt plus le cas. L’opérateur historique entend en effet déployer un coeur de réseau 5G dès 2022, avec l’objectif de commercialiser un réseau stand-alone (ou autonome) capable de tenir enfin les promesses d’explosion de débits tant affichées par les promoteurs de la nouvelle génération de technologies mobiles au cours des dernières années.
“Pour Orange, 2022 est une année de préparation, de tests et de déploiement permettant des lancements commerciaux à partir de 2023”, vient ainsi de faire savoir la direction de l’opérateur historique, qui a livré ce lundi matin la liste des partenaires industriels chargés du déploiement de son réseau stand-alone.
En France, Orange a ainsi choisi de travailler avec Nokia – qui équipe déjà son réseau 5G non stand-alone avec Ericsson. Le géant finlandais sera notamment chargé de déployer le cœur de réseau 5G stand-alone en France (mais également en Slovaquie), tout en étant chargé de la gestion des données utilisateurs (Subscriber Data Management) dans tous les pays européens où Orange opère aujourd’hui.
Oracle et Ericsson également de la partie
Le géant américain Oracle sera de son côté chargé de conduire la signalisation et le routage du cœur 5G dans tous les marchés européens d’Orange. Quant aux coeurs de réseaux d’Orange en Belgique, en Espagne, au Luxembourg et en Pologne, il sera le fait du concurrent de Nokia, à savoir Ericsson.
Si Orange déploie tous azimuts ses réseaux mobiles de nouvelle génération appuyés sur des infrastructures 4G, l’opérateur commercialise par ailleurs d’ores et déjà de la 5G stand-alone dans le cadre de réseaux privés mobiles via sa branche B2B Orange Business Services. Quoi qu’il en soit, les récentes annonces de l’opérateur marquent le coup d’envoi de la généralisation de la 5G stand-alone au sein des réseaux mobiles opérés par Orange.
Il s’agit donc d’une annonce importante, étant donné que l’ajout de ces nouveaux coeurs de réseau pourront permettre à l’opérateur historique de mettre vraiment en oeuvre les technologies les plus avancées de la 5G, à commencer notamment par le network-slicing. A noter que s’agissant des autres fonctions du réseau 5G d’Orange, celles-ci seront “mises à niveau” via des mises à jour logicielles des équipements existants.
Un démarrage encore timide
Le lancement de la 5G stand-alone doit permettre à la nouvelle génération de technologies mobiles de gagner en popularité auprès du grand public, alors même que son adoption est encore loin d’être généralisée. Selon les derniers chiffres livrés par l’Arcep à ce sujet, la France comptait 1,6 million d’abonnés 5G fin septembre 2021. Un démarrage timide au regard du nombre d’abonnés à la 4G, qui s’élevait au 30 septembre dernier à 64,3 millions sur le marché français.
Pour l’Arcep, la lente adoption de la 5G par le grand public tient notamment au faible gain de débit permis pour l’heure par les offres 5G commercialisées par les opérateurs français. En novembre dernier, le gendarme des télécoms relevait en effet que si les débits descendants moyens en 2G/3G/4G relevés ce même mois atteignaient 71 Mbit/s, contre 49 Mbit/s l’année dernière, ils n’étaient pas sensiblement différents en incorporant les mesures des débits descendants sur la 5G… Hormis sur le réseau 5G d’Orange en zone dense.
Pour l’Autorité, le taux d’accroche sur les réseaux 5G – qui représente la part des tests effectivement mesurés sur les réseaux 5G – demeurait en outre assez faible, révélant de fait la persistance de gros trous dans la raquette dans les réseaux mobiles de nouvelle génération déployés par les opérateurs jusqu’à maintenant. Reste à espérer que les efforts fournis par Orange pour déployer son réseau sur l’ensemble du territoire, de même que l’arrivée prochaine d’un coeur de réseau 5G permettra à la nouvelle génération de technologies mobiles de prendre véritablement son envol.