Nokia se sépare d’un tiers des effectifs de sa filiale française Alcatel-Lucent
Nokia va supprimer 1 233 emplois dans sa filiale française Alcatel-Lucent International, soit un tiers des effectifs de cette entité, a annoncé le groupe lundi. Nokia France emploie au total 5 138 personnes, dont 3 640 dans sa filiale Alcatel-Lucent International, rachetée en 2015.
Ces suppressions de postes concernent les pôles de la recherche et développement (R & D) et les fonctions centrales sur les sites de Paris-Saclay (Essonne) et de Lannion (Côtes d’Armor) qui hébergent des centres de compétences dans les domaines de la 5G, de la cybersécurité et de l’internet des objets, mais pas les trois filiales françaises Radio Frequency Systems (RFS), Nokia Bell Labs France (NBLF) et Alcatel Submarine Networks (ASN), a précisé le groupe.
Ce plan est un « séisme », s’alarme dans un communiqué le syndicat CFE-CGC, à la suite du CSE extraordinaire qui s’est tenu ce lundi. Dans le détail, 402 postes (près de la moitié du site) et 831 postes à Nozay, en Essonne, sont concernés. « C’est un tiers des effectifs supprimés, alors que les résultats de Nokia sont bons, et que les salariés français ont été les plus performants, félicités même par leurs responsables », contestent les représentants du personnel. « Ce n’est qu’une stratégie bas coût qui se met en place, contraire à tous les engagements pris par Nokia en France », poursuivent-ils.
La France restera « un pôle de R & D déterminant », assure Thierry Boisnon
« La France restera un pôle de R & D déterminant au sein de Nokia, principalement autour du développement des technologies 5G et de la transmission par faisceaux hertziens, ainsi que dans la recherche avancée avec Bell Labs, dont l’internet des objets et la nouvelle génération de solutions de transport », a déclaré Thierry Boisnon, président de Nokia France. « Nous comptons également continuer à jouer un rôle actif dans l’écosystème numérique français », a-t-il ajouté.
Le groupe assure chercher à « limiter l’impact social de ce projet de transformation en proposant un plan de départs volontaires lorsque cela sera possible et en offrant des solutions de reclassement adaptées à la situation personnelle de chacun des employés concernés ». La direction souligne que ces réductions d’effectifs s’inscrivent dans le cadre d’un programme mondial d’économies lancé en octobre 2018.
D’après Reuters, Bercy demanderait à Nokia de revoir la copie de ce plan social. Nokia affirme de son côté être totalement libéré des engagements pris, notamment en termes d’emplois, lors du rachat d’Alcatel-Lucent en 2015.