Nokia livre une première ébauche de ce que sera la 6G

Nokia livre une première ébauche de ce que sera la 6G

Alors que la 5G commence à se déployer en France, Nokia prépare déjà le terrain pour la 6G. Il s’agit pour le géant européen d’une gageure : celui-ci a en effet été chargé en fin d’année dernière de participer à l’élaboration de la future génération de technologie mobile par l’Union européenne, dans le cadre de l’initiative Hexa-X, aux côtés d’autres grands noms continentaux de la technologie comme Orange, Ericsson, Telefonica ou Atos.

Comme le rapporte l’équipementier scandinave dans un livre blanc publié en fin de semaine dernière, cette future génération de technologie mobile est d’ores et déjà à l’étude et pourrait être disponible commercialement à compter de 2030. Alors que les promoteurs de la 5G peinent encore à diversifier les cas d’usages de cette génération de technologie mobile, la question se posera pourtant inévitablement : qu’est-ce que la 6G ? Que pourra-t-elle nous apporter de nouveau par rapport à la 5G ?

« A l’ère de la 6G, le monde numérique, physique et humain fusionnera de manière transparente pour déclencher des expériences extrasensorielles », promet-on du côté de Nokia. Au-delà des éléments de langage, la 6G devrait surtout rimer avec virtualisation et jumeaux numériques, prédit tout d’abord l’équipementier dans ses travaux préparatoires.

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Un réseau moins coûteux et plus sécurisé

« Tout comme les applications d’aujourd’hui sont construites sur la base du multimédia, nous envisageons que les applications futures utiliseront les mondes numériques comme cadres », détaille Harish Viswanathan, responsable de la recherche sur les systèmes radio chez Nokia Bell Labs. « Les mondes jumeaux numériques dynamiques seraient des représentations précises et à haute résolution du monde physique et/ou des représentations de mondes virtuels », précise-t-il. Pour ce dernier, la 6G permettra cette virtualisation croissante en améliorant la connectivité de la 5G et en la rendant moins coûteuse.

Mais quelle différence avec la 5G ? Nokia n’est pas très clair sur le sujet et admet que « la 6G s’appuiera sur la 5G en ce qui concerne de nombreux aspects technologiques et cas d’utilisation, favorisant leur adoption à grande échelle par l’optimisation et la réduction des coûts »… tout en faisant valoir que « la 6G permettra de nouveaux cas d’utilisation ».

Pour Nokia, la 6G, qui s’appuiera en partie sur les innovations de la 5G, sera déterminante dans plusieurs grands champs technologiques. En ce qui concerne l’IA et le machine learning, la 6G permettra « d’éliminer la complexité » et de laisser l’IA « déterminer la meilleure façon de communiquer entre deux points d’extrémité ». Comment ? En optimisant la formation de faisceaux dans la couche radio et en utilisant de nouveaux réseaux mobiles qui s’administreront de manière autonome.

Cap sur la virtualisation

La 6G ne devrait toutefois pas transiter par les mêmes bandes de fréquences que sa cadette. Comme le rapporte Nokia, « les nouveaux blocs de spectre pionniers pour la 6G devraient se situer dans les bandes moyennes de 7 à 20 GHz pour les cellules urbaines extérieures permettant une plus grande capacité grâce au multiplexage, dans les bandes basses de 460 à 694 MHz pour une couverture extrême et dans les bandes térahertz pour des débits de données de pointe dépassant 100 Gb/s ». Pour rappel, la 5G utilise les fréquences positionnées sur la bande des 3,5 GHz du spectre ainsi que les bandes millimétriques – dont l’attribution devrait être effectuée à partir de 2022 en France.

Selon l’équipementier, l’utilisation des fréquences térahertz devrait permettre à la 6G de détecter avec encore plus de précision les terminaux à connecter, mais également l’environnement et les utilisateurs qui s’y trouvent. De quoi créer un effet « miroir » et déboucher sur la création d’un véritable jumeau numérique de notre monde physique, prédisent les équipes de Nokia. Le recours à ces nouvelles bandes de fréquences devrait également contribuer à diminuer d’autant la latence pour la faire passer en dessous de la milliseconde.

Ce « haut débit mobile amélioré » permettra selon Nokia d’améliorer « l’expérience des communications vidéo en temps réel, des expériences holographiques ou même des modèles de jumeaux numériques mis à jour en temps réel grâce au déploiement de capteurs vidéo ». Last but not least, la 6G mettra l’accent sur une protection accrue face aux menaces de cyberattaques. « Les réseaux 6G seront conçus pour se protéger contre des menaces telles que le brouillage », font ainsi savoir les équipes de Nokia.

Reste que l’heure est bien à la 5G. La 6G est pour sa part attendue pour 2030 et sa première phase de normalisation n’interviendra pas avant 2026, dans le cadre de la release 20 du 3GPP. Entre-temps, l’équipementier prévoit qu’une version améliorée de la 5G sera commercialisée à l’horizon 2025. Charge à ce dernier de continuer à préciser les contours pour l’heure imprécis de ce que sera la 6G.

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