Neige et verglas : pour le coronavirus, le grand froid n’est pas forcément une bonne nouvelle – Franceinfo

Les allées du Palais Royal enneigées à Paris, le 16 janvier 2021.
Les allées du Palais Royal enneigées à Paris, le 16 janvier 2021. (OLIVIER MORIN / AFP)

L’épisode de froid de cette semaine tombe en pleine pandémie, alors que la France a dépassé les 80 000 morts dus au Covid-19. Mais, selon les données de Météo France et de l’Institut Pasteur au sujet des vagues épidémiques précédentes, le virus préfère des températures entre 2 et 6° et avec un taux d’humidité dans l’air entre 60 et 80%. S’il n’y a pas de vent, pas de pluie, il tient très bien sous forme d’aérosols.

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Est-ce que le froid augmentepour autant le nombre de cas de coronavirus ? Dans ses modèles, l’Institut Pasteur a calculé que chaque degré perdu en dessous de 10°C augmentait le taux de reproduction du virus, le fameux R0, de 0,16. En revanche, quand il gèle, la corrélation n’est plus du tout évidente. Les gouttelettes qui le transportent gèlent et tombent par terre. Même chose s’il pleut ou s’il neige. Le grand froid n’est pas forcément synonyme d’une meilleure résistance du virus dans l’air extérieur.

Ce n’est pas une raison pour se dire que le masque n’est pas utile en ce moment car la question que les chercheurs se posent aujourd’hui, c’est est ce que les variants du coronavirus ont le même comportement, la même fenêtre météo? La société Predict Services, avec ses données météo et l’université de médecine de Paris, cherche à développer une application de “météo Covid”. En fonction de la circulation du virus dans les eaux usées et les prévisions météo sur les dix jours à venir, elles ont créé un indicateur avec un code couleur sur les conditions favorables ou défavorables à la circulation du virus. “On a vu que c’est à Wuhan où il fait plus doux et plus humide qu’à Pékin qu’a démarré l’épidémie. L’Angleterre avait ces conditions très défovables quand son variant a explosé en décembre.” explique Alix Roumagna, de Predict Services.

Le masque peut rester très utile contre les virus de la gastro et de la grippe qui eux, aiment bien le froid, surtout parce que notre corps est plus faible. C’est un peu une idée reçue de dire que les microbes n’aiment pas le froid. Ils se mettent en dormance et attendent le moindre redoux pour venir nous attaquer. En revanche, les insectes qui sont parfois leur vecteur, comme les pucerons, ne peuvent pas survivre quand les températures descendent en dessus des -5°, -10°. Ils sont donc moins nombreux au printemps suivant pour attaquer les cultures, selon les données de l‘Inrae. Et si les agriculteurs n’aiment pas les gels tardifs en fin d’hiver au moment où les plantes commencent à donner leur bourgeon, en revanche au creux de l’hiver c’est plutôt une bonne chose, parce que cela leur permet notamment de consommer moins de pesticides ensuite.

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