Municipales : juin, septembre, mars 2021… qui veut quoi pour le second tour ? – Le Parisien

Tout est gelé depuis deux mois, et de plus en plus d’élus s’impatientent. Dans plus de 5 000 communes, le deuxième tour des élections municipales, initialement prévu le 22 mars mais annulé en raison de l’épidémie de Covid-19, doit se tenir dans les prochains mois. Quand précisément? Le gouvernement attend l’avis du Conseil scientifique – en début de semaine prochaine – pour se prononcer. Mais il l’assure : toutes les options restent ouvertes, que ce soit en juin, à l’automne, voire en 2021. Voici les différentes hypothèses, avec les pour et les contre.

Juin, pour éviter un « confinement démocratique »

Ils dirigent déjà ou sont bien placés pour prendre la tête de certaines des principales villes du pays. 36 élus, déjà maires ou simples conseillers municipaux, appellent dans une tribune parue ce dimanche dans le JDD à « organiser le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin ». « Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l’avenir de la France », écrivent les signataires, parmi lesquels figurent notamment la maire de Paris Anne Hidalgo, ceux de Nice et de Bordeaux Christian Estrosi et Nicolas Florian, ainsi que la candidate LR à Marseille Martine Vassal.

Organiser le scrutin en juin (vraisemblablement le 21 ou le 28) permettrait de faire repartir l’activité dans les communes. Le mandat des maires actuels a été prolongé par le gouvernement, mais tous les chantiers économiques sont gelés. « Il n’est possible de lancer ces projets d’investissements lourds qu’avec la légitimité que donne le suffrage universel à toute assemblée démocratique », écrivent François Baroin et Jean-Luc Moudenc, respectivement président de l’Association des maires de France (AMF) et de l’association France Urbaine, dans un courrier envoyé à Edouard Philippe le 13 mai. Eux aussi plaident pour un second tour « dans le courant du mois de juin ».

À l’automne, quitte à refaire les deux tours ?

D’autres élus jugent déraisonnable d’envisager d’organiser le second tour fin juin et plaident pour un report au mois de septembre ou d’octobre. « On va faire comment pour revoter en juin? C’est bien trop tôt, c’est une aberration, car le coronavirus est encore là et je refuse même de remettre mes enfants à l’école », confiait récemment au Parisien Chafia Zehmoul, à la tête d’une liste de la société civile à Saint-Fons (Rhône).

Certains candidats imaginent aussi difficilement faire campagne d’ici à la fin du mois de juin, estimant notamment compliqué de respecter les mesures de distanciation sociale lors des séances de tractage ou les meetings.

Le second tour des municipales aura « sûrement lieu après l’été », assurait même la ministre en charge de la Cohésion territoriale, Jacqueline Gourault, le 19 avril. Elle s’appuyait alors sur l’avis de François Baroin. Mi-avril, avant de changer de position en mai, le président de l’AMF plaidait en effet pour organiser le second tour « dans la deuxième quinzaine de septembre »

Dans un tel scénario, il est très probable que le premier tour doive aussi être réorganisé. Dans son avis rendu le 18 mars, le Conseil d’Etat jugeait impératif que le report du second tour soit « strictement encadré dans le temps » et que le retour aux urnes se tienne « dans un délai de trois mois ». Soit avant la fin du mois de juin. Dans le cas inverse, par exemple en cas de report après l’été, il faudrait refaire les deux tous dans les 5 000 communes concernées.

C’est d’ailleurs ce qu’a préconisé la maire de Lille, Martine Aubry. « Si le deuxième tour devait être renvoyé en septembre, octobre, je pense qu’il faudrait refaire les deux tours », indiquait-elle le 30 avril sur France Inter. En revanche, elle ne s’était pas prononcée en faveur d’une date plutôt qu’une autre (juin ou automne).

Mars 2021 : le risque de l’embouteillage électoral

Dernière possibilité, mais qui est de moins en moins évoquée : organiser le second tour l’année prochaine. Le scrutin pourrait alors avoir lieu en mars 2021, en même temps que les élections régionales et départementales.

C’est ce que préconisent, notamment, Marine Le Pen et Jean-Christophe Lagarde. « Je ne suis pas sûre que septembre soit la meilleure date, pour une raison simple, c’est que nous serons dans une situation de grave crise économique et ce sera l’urgence du moment », estimait la présidente du Rassemblement national le 19 avril. « On aura bien d’autres choses à faire avant. D’abord, surmonter la crise sanitaire, (puis) affronter la crise économique et la crise sociale qui suit », jugeait de son côté le patron de l’UDI le 20 avril.

En pratique, organiser trois scrutins de types différents les mêmes jours s’avère cependant très compliqué. Et le contexte politique serait beaucoup plus pesant, à un an de la prochaine élection présidentielle.

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