Municipales à Marseille : Samia Ghali à tout prix ! – Le Parisien

Pour qui aime les séries politiques à suspense, les élections municipales à Marseille n’auront pas déçu. Et elles n’ont pas révélé leur dernier secret : on ne connaît pas avec certitude le nom de la successeure de Jean-Claude Gaudin, qui doit être élu officiellement samedi matin, à 9h30.

La clef de ce 3e tour de scrutin réside en partie dans les mains de la sénatrice Samia Ghali, 52 ans, victorieuse dimanche dans son fief, le 8e secteur. L’ex-socialiste a remporté 8 sièges au conseil central qui seront cruciaux pour qui aspire à diriger la deuxième ville de France. Michèle Rubirola (Printemps Marseillais, union de la gauche écologiste) arrivée largement en tête (38,28 %) en a rassemblé 42, quand sa rivale et initialement favorite Martine Vassal (LR, 30,75 %) en a sauvé 39. Il faut 51 sièges pour une majorité absolue, Ghali promet au moins d’obtenir une majorité relative. Mais voilà : rien n’indique avec certitude que l’ancienne membre du PS ne pactise avec la gauche. Les relations sont conflictuelles, et le Printemps a jusqu’au bout cherché à ravir à Ghali son 8e secteur.

La rumeur d’un accord secret

Depuis des semaines, Marseille bruisse même d’un potentiel accord secret entre Ghali et Vassal, où la première serait prête à ne pas s’opposer à la victoire de la candidate LR si cette dernière lui laissait le champ libre pour sa possible réélection au Sénat en septembre. La très grande discrétion de Ghali avant le second tour n’a fait qu’alimenter cette rumeur. Et sa sortie sibylline dimanche soir – « Marseille ne pourra plus faire sans les quartiers nord » – n’a rien clarifié. Ghali veut peser pour la suite… Mais dans quel sens ?

« La distance politique est grande avec Vassal… mais la distance humaine est grande avec le Printemps Marseillais », résume un socialiste qui la connaît bien. « C’est Samia Ghali, hein… », ajoute-t-il. Comprendre : elle est imprévisible. « La logique voudrait qu’elle discute avec la gauche, mais il faudrait que Rubirola l’appelle. Samia est de gauche, mais pour se marier, il faut être deux… », souffle Patrick Mennucci, ancien député PS et taulier de la gauche locale, toujours en contact avec elle. Que veut Ghali ? Il y a évidemment son siège de sénatrice, elle demandera aussi que soient « traités » les quartiers nord, que Gaudin a été accusé de délaisser, abandonnés à la misère. A moins… qu’un poste de 1re adjointe… ou la tête de la métropole marseillaise ?

Côté Printemps, on assure que des contacts « exploratoires » ont été pris avec le camp Ghali. Présageant d’un échange entre les deux femmes, peut-être mardi ? Pas question de négliger Ghali, en tout cas, « partenaire naturelle » pour la gauche. « Il y a deux erreurs à ne pas commettre : la sous-estimer, et la sous-estimer », prévient un membre du Printemps qui la connaît de longue date.

«Une élection compliquée face au Printemps Marseillais»

Car la droite, elle aussi, est en embuscade. « Nous voulons travailler à construire une majorité stable et durable », liste Lionel Royer-Perreaut, réélu maire (LR) du 5e secteur, qui tient à rappeler que Ghali a eu « une élection compliquée face au Printemps Marseillais » dans son secteur. Les contacts en seraient à leurs « balbutiements ». Mais tout va aller très vite. Même si certains, à droite, contestent la capacité de Martine Vassal à rassembler autour d’elle, battue dans son secteur – le 4e – réputé imperdable pour la droite. « Mon combat continue », a-t-elle martelé dimanche.

Le sénateur LR dissident Bruno Gilles, dont la liste remporte 3 grands électeurs, a affirmé qu’il ne voterait jamais Vassal… mais serait prêt à soutenir un autre candidat de droite. Pas de quoi simplifier l’équation finale d’une élection qui n’a peut-être pas fini de surprendre.

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