Municipales 2020 : un second tour pour 13 % des communes, mais 38 % de la population – Le Monde

Reporté de trois mois en raison de l’épidémie de Covid-19, le second tour des élections municipales aura lieu, dimanche 28 juin, dans près de 4 600 communes et secteurs électoraux, dans lesquels le premier tour organisé le 15 mars n’a pas permis d’élire un conseil municipal complet.

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  • Un tiers des électeurs concernés

Au total, 16 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes dimanche, soit environ un électeur sur trois, pour un scrutin très particulier, aux règles modifiées par les directives sanitaires. Un peu plus de 13 % des municipalités françaises – soit 38 % de la population – sont concernées, selon notre décompte réalisé à partir des données publiées par le ministère de l’intérieur.

  • 70 % de communes de moins de mille habitants

Les communes où un second tour se déroule dimanche ont des caractéristiques très différentes, allant de petits villages ruraux aux métropoles régionales comme Bordeaux, Lille ou Nantes.

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Même si les grandes villes et leurs affrontements politiques sont au centre de l’attention médiatique, elles restent minoritaires, puisque 70 % des communes concernées par le second tour sont de petites municipalités de moins de 1 000 habitants, relevant du scrutin majoritaire. Dans ces villages, un nombre insuffisant de candidats a réuni les conditions nécessaires pour être élu dès le premier tour : obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés et au moins 25 % des voix des électeurs inscrits.

Ce second critère est difficile à satisfaire dans certains villages qui se sont fortement abstenus le 15 mars. A Daubèze (Gironde), par exemple, les conseillers municipaux sortants avaient expliqué à leurs administrés âgés « que venir voter pouvait être risqué au regard de la situation sanitaire du pays », rapporte Sud Ouest. Seuls 29 électeurs sur les 113 inscrits ont glissé leur bulletin dans l’urne. Résultat : malgré un score d’au moins 70 % des voix pour chacun des candidats, aucun n’a recueilli assez de suffrages pour être élu.

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  • Dans 700 communes, des candidats en nombre insuffisant au premier tour

Dans 700 petites communes, le nombre de candidats qui se sont présentés au premier tour était inférieur au nombre de sièges à pourvoir.

Dans 240 d’entre elles, aucun nouveau candidat n’a pu être trouvé depuis le 15 mars. Dans les autres, un second tour est organisé pour compléter le conseil municipal, si des personnes se portent candidates, comme à Fesques (Seine-Maritime, 122 habitants) où il manque encore 2 élus sur les 11 requis. A Mercy (Allier), le maire sortant Yves Noël explique dans La Montagne se présenter au second tour pour « ne pas laisser tomber » sa commune, qui n’avait aucun candidat déclaré le 15 mars.

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  • 4 000 listes dans 1 400 communes de plus de 1 000 habitants

Qu’en est-il des communes de plus de 1 000 habitants concernées par le scrutin de dimanche ? Les villes de taille importante sont nombreuses à organiser un second tour, en raison de la multiplicité des listes concurrentes au premier tour. Il fallait en effet obtenir la majorité absolue des suffrages pour espérer être élu le 15 mars.

Au total, 4 000 listes s’affronteront dans 1 400 communes de plus de 1 000 habitants. Dans la grande majorité, ce ne sera pas un duel dimanche, mais une triangulaire. Dans certains cas, les électeurs ont le choix entre quatre, voire cinq listes.

  • 48 communes ou secteurs de plus de 100 000 habitants voteront dimanche

A Paris, seul le 7e arrondissement n’aura pas à organiser de second tour, puisque la liste de Rachida Dati (union de la droite) a été reconduite avec 50,36 % des suffrages. Le maire sortant a été reconduit dès le premier tour dans six autres villes de plus de 100 000 habitants, comme Reims, Toulon et Angers. Dans les 48 autres métropoles et secteurs électoraux de plus de 100 000 habitants, la partie n’est pas encore terminée.

En raison de sa forte proportion de grandes villes, l’Ile-de-France est d’ailleurs l’une des régions où les électeurs sont les plus concernés par le second tour : c’est le cas dans 20 % des communes, contre seulement 6 % en Corse ou 8 % dans les Pays de la Loire.

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