Mouvement contre la réforme des retraites : « On n’arrête pas une grève historique comme ça » – Le Monde

Des grévistes de raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne) dans le cortège de la manifestation du 16 janvier, boulevard Montparnasse, à Paris.

Des grévistes de raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne) dans le cortège de la manifestation du 16 janvier, boulevard Montparnasse, à Paris. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

Il s’est glissé dans le cortège parisien, déguisé en poilu de 14-18, casque sur la tête, musette en bandoulière et cartouchière au ceinturon. Sur sa pancarte en carton, un message on ne peut plus explicite : « Nous ne battrons pas en retraite. » Jeudi 16 janvier, le mouvement contre le futur système universel de pensions est entré dans sa sixième semaine, avec une nouvelle journée nationale d’action à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient 187 000 à défiler sur l’ensemble du territoire et 23 000 dans la capitale. La CGT, qui n’a pas donné de chiffre national, a dénombré 250 000 personnes à Paris. Malgré une affluence en nette baisse par rapport aux précédentes démonstrations de force, la détermination de ceux qui ont battu le pavé demeurait intacte.

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« Et on ira, et on ira et on ira jusqu’au retrait », scande un groupe de salariés de la RATP en dansant sur le boulevard de Montparnasse. Une dame est venue avec une couronne mortuaire, sertie de fausses roses blanches, sur laquelle s’étalent les lettres dorées du mot « RÉFORME ». Dans le flot des manifestants, on aperçoit la silhouette de Bernard Thibault, l’ancien patron de la CGT venu apporter discrètement son soutien aux adversaires du projet de l’exécutif. Avant que le cortège ne s’élance, dans le carré de tête syndical, les leaders des organisations de salariés mobilisées veulent aussi continuer à y croire. « Une journée comme aujourd’hui, c’est une façon d’affirmer que l’ensemble des salariés estiment être concernés, que l’on soit du privé ou du public, y compris là où l’on n’est pas en capacité peut-être de déclencher une grève reconductible », souligne Yves Veyrier, secrétaire général de FO.

Roberto, un conducteur RATP de la ligne 6, tend une caisse de grève sur le trajet de la manifestation parisienne du 16 janvier.

Roberto, un conducteur RATP de la ligne 6, tend une caisse de grève sur le trajet de la manifestation parisienne du 16 janvier. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

A son côté, son homologue de la CGT, Philippe Martinez, se montre positif : « Il n’est jamais trop tard pour faire céder un gouvernement. » « Evidemment, on peut bien noter que pour certains qui sont en grève depuis le 5 décembre, il y a besoin de faire souffler le porte-monnaie mais quand certains s’arrêtent, d’autres reprennent, poursuit le numéro un cégétiste. Même dans les entreprises comme la RATP ou la SNCF, lors des journées interprofessionnelles comme aujourd’hui le taux de grévistes remonte. » Et de noter ironiquement qu’il y a « quelques problèmes dans les ports français, ce qu’on n’avait pas vu depuis le début de la grève ». Une allusion aux arrêts de travail dans les sept grands ports maritimes, à l’initiative de la CGT.

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