
Mort suspecte de deux bébés en Gironde : la mère mise en examen et écrouée – Sud Ouest
La mère des deux fillettes, une femme de 35 ans, est la parente qui était en garde à vue depuis le 22 décembre. Déférée au palais de justice de Bordeaux, ce vendredi, elle a été mise en examen pour « homicides volontaires sur mineures de 15 ans » et placée en détention provisoire dans la soirée, comme l’avait requis le parquet.
Au cours de ses auditions, la mère « a reconnu avoir eu des gestes permettant de conclure à son intervention dans le décès de ses enfants », explique le procureur de la République, Frédérique Porterie, dans un communiqué.
Asphyxiées
Les faits remontent au 19 décembre. Installée à Lamarque depuis quelques mois avec son époux, la mère de famille, secrétaire de direction en congés maternité, gardait ses deux bébés. En fin d’après-midi, la gendarmerie, appelée à l’aide, est intervenue au domicile. « Mme J. B. indiquait qu’à midi, elle avait couché ses jumelles E. et A., nées le 26 août dernier. À 16 heures, les fillettes n’étant pas réveillées, elle se présentait dans leur chambre. Inquiète de leur blancheur, elle alertait ses voisins qui procédaient aux gestes de premiers secours et appelaient gendarmes et Samu », détaille le procureur.
Malgré les tentatives de réanimation, l’une des jumelles est morte sur place. Transportée en urgence au CHU de Bordeaux, sa sœur a succombé dans la nuit.
Immédiatement, le parquet a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort et confié les investigations aux gendarmes de la brigade de recherches de Lesparre. Une autopsie des corps des nourrissons a été réalisée par un collège de médecins légistes. Ces derniers « privilégiaient, dans l’attente d’analyses complémentaires toxicologiques et anatomopathologiques, l’hypothèse d’une mort violente provoquée par un syndrome asphyxique mécanique par intervention d’un tiers », poursuit Frédérique Porterie.
Fragilités psychologiques
Ces conclusions ont conduit au placement en garde à vue de la mère des deux bébés, jeudi. Inconnue de la justice avant cette affaire, la jeune femme présentait des fragilités psychologiques. Selon le parquet, elle avait bénéficié d’un traitement pour bipolarité et avait été hospitalisée avec ses jumelles, dans un établissement spécialisé, pendant deux mois, après son accouchement.
« Ma cliente est sous le choc, mais elle a répondu aux questions des magistrats. Elle reconnaît le geste qui aurait mené à la mort des petites, elle ne nie pas son intervention. Mais elle conteste toute intention homicide », expose Me Éva Barouk, l’avocate de la jeune femme.
Les investigations vont se poursuivre sous la direction d’une juge d’instruction. Des expertises psychiatriques devront déterminer l’état de santé mentale de la jeune femme au moment des faits et se prononcer sur une éventuelle abolition ou altération de son discernement.