Mort du caporal-chef Maxime Blascot au Mali : qui était ce soldat « au parcours exemplaire » ? – Sud Ouest

Par SudOuest.fr avec AFP

Le caporal-chef Maxime Blasco, 34 ans, a été tué par un tireur embusqué lors d’une opération antijihadiste. Son père décrit un homme « courageux, humble et pudique »

Un soldat français a été tué au combat au Mali vendredi, alors que la France a entamé le désengagement partiel de la force Barkhane au Sahel, censée se concentrer sur des actions antijihadistes, dans un contexte tendu entre Paris et Bamako.

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Alors que la France a décidé de mettre fin à l’opération Barkhane au Sahel, un caporal-chef a été tué ce vendredi au Mali. Son décès porte à 52 le nombre de soldats français tués dans la région depuis 2013

Le caporal-chef Maxime Blasco, 34 ans, soldat déjà plusieurs fois décoré du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère), avait reçu en juin la médaille militaire « pour la valeur exceptionnelle de ses services », a précisé la présidence de la République, évoquant « l’émotion particulièrement vive » du président Emmanuel Macron.

« Il voulait rester modeste »

Témoignant sur « RTL », ce samedi, son père, Jean-Marc Blasco a décrit un homme « courageux, humble et pudique ». En 2019, il avait sauvé la vie à deux de ses camarades après le crash de leur hélicoptère Gazelle. Grièvement blessé, notamment avec de multiples fractures vertébrales, il avait réussi à les extraire sur une cinquantaine de mètres avant de les installer « de façon un peu artisanale sur les patins » d’un hélicoptère Tigre pour les extraire de la zone de combat, a rappelé le Colonel Pascal Ianni, porte-parole des armées françaises. Un acte de bravoure remarquable. « Il était titulaire de quatre citations et en était à son quatrième engagement dans Barkhane en trois ans. C’était quelqu’un qui avait un parcours opérationnel exceptionnel. »

« Pour lui, ce n’était pas un héros. Il avait juste fait ce qu’il avait à faire », a souligné son père. Et d’ajouter : « Il voulait rester modeste. Même dans le chagrin, c’est ce qu’il faut retenir. Il n’est pas mort, il est dans nos cœurs ».

La ministre des Armées Florence Parly s’est pour sa part inclinée « avec un profond respect devant la mémoire de ce chasseur alpin aguerri ». « Soldat d’élite au parcours admirable, il a été décoré à trois reprises de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze […]. Il a reçu la croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil ».

L’armée française n’avait pas déploré de victimes au Mali depuis le 2 janvier, lorsque deux soldats du 2e régiment de hussards de Haguenau (Bas-Rhin) avaient été tués par un « engin explosif improvisé ». Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse) avaient été victimes eux aussi d’une bombe artisanale. Des attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.

Le décès de Maxime Blasco porte à 52 le nombre de soldats français tués au combat au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes, auxquels s’ajoutent six morts par accident.

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Tireur embusqué

Selon l’état-major des armées, la victime a été tuée « au cours d’une opération de reconnaissance et de harcèlement » dans la région de Gossi, à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.

« Des éléments d’un groupe armé terroriste ont été détectés par un drone Reaper tôt dans la matinée, dans la forêt de N’Daki. Une patrouille de deux hélicoptères d’attaque a été rapidement engagée pour les neutraliser », a poursuivi l’état-major.

Un groupe de commandos a ensuite été déployé au sol. Il « a été pris à partie à courte distance par d’autres éléments du groupe armé terroriste. Au cours de cette action, le caporal-chef Maxime Blasco a été touché par un tireur embusqué ». Il a rapidement succombé à ses blessures.

Désengagement au Sahel

Paris avait revendiqué la « neutralisation » en août au Mali du chef du groupe djihadiste État islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, une opération qualifiée de « succès majeur » pour la France.

Sur décision d’Emmanuel Macron, la France a entrepris de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali et en réduisant le nombre de troupes d’ici 2023, à 2 500-3 000 hommes contre plus de 5 000 aujourd’hui. Un défi logistique qui exige une coordination étroite avec Bamako.

Mais cette réorganisation intervient dans un contexte tendu entre Paris et la junte malienne, qui envisage de conclure un contrat avec la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner, décrite comme proche du pouvoir russe. Un déploiement de ces mercenaires serait « incompatible » avec le maintien au Mali des troupes françaises, a averti Jean-Yves Le Drian.

L’exécutif a aussi engagé un important crédit politique pour convaincre plusieurs pays européens de s’engager au Mali au côté de la France. Un départ précipité des forces internationales rappellerait inévitablement le chaotique retrait américain d’Afghanistan et sonnerait comme un aveu d’échec, à quelques mois de l’élection présidentielle.

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