Mort de la reine Elisabeth II : « Elle va manquer au monde entier », tristesse et flegme so british dans le Périgord – 20 Minutes

Si on parle anglais dans les rues d’Eymet, petit village périgourdin proche de Bergerac, en Dordogne, ce n’est pas seulement parce qu’il attire des touristes. Près de 10 % de la population de la commune (2.600 habitants environ) est d’origine britannique, selon le maire d’Eymet. Devant les restaurants, les menus sont dans les deux langues et, encore plus notable, même l’affichette au coin de la rue, qui propose d’intégrer la chorale locale. Dans cette charmante bastide médiévale, qui fut une place anglaise pendant la guerre de Cent Ans, on parle aussi forcément un peu plus qu’ailleurs du décès de la reine d’Angleterre, annoncé jeudi dans la soirée.

« Je suis vraiment très triste »

Ce vendredi, les rues du village sont parées de fleurs en papier mais cela n’a rien à voir avec le décès de la souveraine. On y célèbre la Félibrée, une fête populaire occitane. Au centre du village, sous une belle arcade, Frances, 54 ans, tient un salon de thé avec vaisselle anglaise qui ne dépayse pas trop ses clients britanniques. Elle habite depuis trois ans dans cette commune très tranquille, après avoir quitté le tumulte londonien. Lorsqu’on évoque le décès de la reine, ses yeux se voilent et elle se dit « vraiment très triste ». Cela lui semble trop tôt pour organiser quoi que ce soit ici en France, elle a besoin de temps pour digérer la nouvelle. Mais en octobre, elle se rendra à Londres et fera peut-être alors quelque chose avec ses amis.

Lindsey, 46 ans, profite du charme de la bastide en longeant le Dropt, avant de se rendre à un mariage organisé dans les environs. « Je suis vraiment très triste, c’est la fin d’une ère, elle va manquer au monde entier, réagit-elle. Elle a vécu une vie formidable, a été partout et a tout vu. » « Elle était âgée et ne pouvait pas vivre éternellement », ajoute son mari, pragmatique. Pour Lindsey, le décès de son époux le prince Philippe, en 2021, l’avait beaucoup marquée. Elle en parle avec la même empathie que s’il s’agissait d’un membre de sa famille, avec une retenue tout anglaise. Pas de démonstration d’émotion en public ni d’événement spécial après ce décès royal, mais une émotion palpable auprès de ces ressortissants en évoquant la reine.

« On se sent plus Français que Britanniques »

D’autres sujets de sa majesté sont moins affectés. Depuis 2005, David vit en Dordogne avec son épouse Carina qui tient un salon de thé à Eymet. Ils se sont installés après un coup de cœur pour une belle maison dans ce coin vallonné du Périgord Pourpre. « On se sent plus Français que Britanniques », répond David, 62 ans, en français, pour justifier sa relative indifférence à la disparition. « Peut-être que ma mère est plus triste que moi, lance-t-il. Je ne l’ai pas encore eue au téléphone ».

Finalement, certains habitants du cru sont peut-être davantage chamboulés : « ça fout un coup après 70 ans », lance une habitante. « Et c’était une reine aimée par son peuple, il ne faut pas lui en vouloir si elle était froide, c’était son métier », renchérit une autre. D’après les rumeurs, le village aurait même les faveurs d’une cousine de la reine qui s’y rendrait parfois en vacances l’été. La fascination pour la monarchie ne semble en tout cas pas être le monopole des Anglais…

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading