
Mort d’Adama Traoré : le préfet de police interdit le rassemblement à Paris – Le Parisien

Il estime notamment que « la tonalité de l’appel à manifester » relayé par les réseaux sociaux laisse craindre « des débordements » sur « un site sensible ». Le préfet de police Didier Lallement a interdit le rassemblement organisé mardi soir devant le tribunal judiciaire de Paris par le comité de soutien à la famille d’Adama Traoré.
Le 19 juillet 2016, ce jeune homme noir de 24 ans était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) au terme d’une course-poursuite avec les gendarmes. La semaine dernière, une nouvelle expertise judiciaire a écarté la responsabilité des gendarmes.
La manifestation, prévue à 19 heures, « n’a fait l’objet d’aucune déclaration préalable et, pouvant rassembler de nombreuses personnes, n’est pas autorisée » en raison de l’état d’urgence sanitaire, qui proscrit tout rassemblement public de plus de dix personnes, argue la préfecture de police dans un communiqué.
« Déni de justice »
Sur les réseaux sociaux, le collectif à l’initiative du rassemblement a affirmé que celui-ci était « maintenu ». « La préfecture de Paris et son préfet politique tentent d’intimider ceux qui réclament la justice, écrit-il. C’est la preuve que nous sommes sur la bonne voie, la France est le seul pays du monde à interdire des rassemblements pour la justice ! »
La porte-parole du collectif et sœur d’Adama Traoré, Assa Traoré, avait déjà dénoncé un « déni de justice » à l’occasion des derniers développements de cette affaire devenue, pour ses défenseurs, un symbole des violences policières. L’appel à ce rassemblement intervient dans le contexte d’une flambée de manifestations aux Etats-Unis après la mort de George Floyd.