Mort d’Adama Traoré : L’avocat de la famille s’interroge sur un passif entre le jeune homme et un des gendarmes – 20 Minutes

Yassine Bouzrou, avocat des Traoré — Michel Euler/AP/SIPA

L’avocat de la famille d’Adama Traoré, mort en 2016 après son arrestation, s’interroge sur l’existence d’un passif entre le jeune homme de 24 ans et un des trois gendarmes ayant procédé à son interpellation, dans un courrier aux juges daté de ce vendredi. Interrogé dix jours après le décès, ce militaire avait affirmé connaître Adama Traoré et précisé qu’il était « très défavorablement connu » de ses services, selon un procès-verbal.

« Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai procédé à son interpellation, mais peut-être trois ou quatre fois en trois ans. A chaque fois, cela s’est mal passé car il y a toujours eu une opposition violente de cet individu. Il y a eu des violences, des rebellions, des outrages, des fuites », avait déclaré le chef d’équipe lors de cette audition par les enquêteurs.

Mieux comprendre le contexte de l’interpellation

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré était décédé dans la caserne des gendarmes de Persan près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et au terme d’une course-poursuite, après avoir échappé à une première interpellation.

L’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou, demande donc à ce que soient jointes à l’enquête les procédures dans lesquelles les trois gendarmes, placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté, ont eu affaire à Adama Traoré, avant le 19 juillet 2016. « L’étude des relations passées entre Monsieur Traoré et les gendarmes interpellateurs est utile pour comprendre le contexte de l’interpellation ainsi que l’état d’esprit dans lequel » ils se trouvaient, écrit-il.

L’hypothèse d’une vengeance

Me Bouzrou avance la possibilité d’une « vengeance » envers le jeune homme et estime que « cette hypothèse doit être envisagée par la justice ». Dans le sillage de la mort de George Floyd aux Etats-Unis, la famille d’Adama Traoré tente de relancer l’affaire en France, érigée en symbole des violences policières et devenue une bataille d’expertises médicales : d’un côté, une dizaine ordonnées par les juges d’instruction mettent hors de cause les gendarmes ; de l’autre, les deux effectuées à la demande des proches du jeune homme balayent leurs conclusions.

Pour y parvenir, la famille a fait plusieurs demandes d’actes aux magistrats ces derniers jours, dont le dessaisissement du service chargée de l’enquête, qui a été refusé, ou encore l’identification d’un témoin qui avait aidé le jeune homme à échapper à sa première arrestation le 19 juillet.

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