Migration vers Windows 10 : Faut-il remplacer son parc de PC ?

Migration vers Windows 10 : Faut-il remplacer son parc de PC ?

 Le desktop représente environ 40% du marché du PC. Il reste indétrônable pour les professionnels de l’image, les ingénieurs mais les portables lui grignote des parts de marché auprès des “knowledge workers”.

On disait le bon vieux PC mort et enterré, oublié et pourtant tablettes et smartphones n’ont pas totalement détrôné le bon vieux desktop dans les entreprises. Mieux, selon le cabinet Canalys, le marché a connu une croissance de 4,7 % au troisième trimestre 2019, un record depuis 2012. Une croissance bien évidemment portée depuis plusieurs mois par le renouvellement des parcs Windows face à l’échéance de la fin de support de Windows 7. 

 

L’effet Windows 10 fut particulièrement visible sur le niveau des ventes de PC en 2019, mais attention au trou d’air attendu en 2020…

Antoine Ferraz, Field Marketing Manager & Evangelist chez Dell explique le sursaut du marché : « Nous avons constaté un double effet de cette fin de support sur le marché avec d’un côté des entreprises qui font le saut vers Windows 10 et qui ont commencé à renouveler leurs parcs en machine Windows 10 en prévision de la fin de support. Il y a aussi des entreprises qui ne seront pas prêtes à migrer vers Windows 10 d’ici à la date de fin de support et qui renouvellent leur parc avec des machines Windows 7 et qui vont stocker des machines Windows 7 et payer l’ESU Microsoft. » 

Pour ces retardataires, Dell va continuer d’assembler des machines Windows 7 jusqu’au mois de décembre, mais à partir de 2020, il ne sera plus possible d’acheter des machines neuves avec Windows 7 préinstallé.

Passer à Windows 10, un changement de machine ou un simple upgrade ?

Le dynamisme retrouvé du marché est corroboré par les autres constructeurs, comme l’explique Angelo d’Ambrosio, Directeur Général d’Acer France : « La fin de vie de Windows 7 a eu un impact extrêmement positif sur nos ventes, c’est vrai. La deadline approchant, nous sentons une accélération des ventes depuis le début de l’année et si tout n’est pas résolu, notamment du côté des applicatifs métiers et des verticaux, il y a bien un effet bénéfique sur le marché. »

Les constructeurs poussent bien évidemment les entreprises à renouveler leurs parcs de PC. Néanmoins les entreprises qui ont décidé de renouveler l’ensemble de leurs PC pour basculer vers Windows sont extrêmement rares. Les entreprises renouvellent les postes Windows 7 avec des machines Windows 10 lorsque les machines arrivent en fin de durée d’amortissement, au mieux. 

« Certaines entreprises ont synchronisé le déploiement de Windows 10 avec le renouvellement de leur parc » explique Jean-Pierre Bergez, Consultant Windows 10 chez Capgemini qui ajoute : « Généralement, si les postes sont jugés compatibles avec Windows 10, on les garde, sinon ils sont remplacés. Pour schématiser, on estime que Windows 10 nécessite un disque SSD, ce qui n’est pas le cas des parcs desktop actuellement en production. »

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Exploiter les fonctions de sécurité avancée de Windows 10

Autre critère pouvant conduire à un renouvellement du hardware, les entreprises qui souhaitent exploiter les fonctions de sécurité avancée de Windows 10. 

« Windows 10 tire mieux parti du TPM2.0 qui est installé sur les machines récentes, ce sont les deux moteurs au changement de parc que nous avons pu observer mais nous n’avons qu’un seul client qui a souhaité faire de renouvellement de matériel systématique et qui a retardé ce renouvellement de parc pour pouvoir le synchroniser avec le déploiement de Windows 10. »

Pour Angelo d’Ambrosio, les entreprises préfèrent le remplacement pur et simple des machines : « On constate qu’elles optent pour un renouvellement des terminaux. Jusqu’à récemment on avait la possibilité d’avoir du dual-load et donc du Windows 7 et sur les parcs vieillissant les entreprises en ont profité pour rafraichir les devices et surtout revoir l’approche de l’entrepris vis-à-vis de la Digital Workplace. »

Renouveler les machines ?

Christophe Fréalle, Directeur d’offre Windows 10 chez Econocom, considère que beaucoup d’entreprises dont le parc est vieillissant vont enfin renouveler ces machines à l’occasion de leur migration vers Windows 10.

« Des problèmes de compatibilité des machines peuvent apparaitre si le parc est ancien et tenter de migrer ces machines va générer beaucoup plus de problèmes que d’économies. Pour les entreprises dont le parc est moins ancien et qui disposent notamment de disque SSD peuvent faire migrer ces postes vers Windows 10, notamment celles qui ne disposent pas du budget nécessaire à un remplacement complet du parc. »

Au delà d’une migration, une réflexion plus profonde sur la Digital Workplace

Les entreprises renouvellent leurs parcs de terminaux, mais Windows 10, avec son intégration de services Cloud et des capacités de fonctionner en mode nomade bien supérieures à Windows 7 change-t-il véritablement la donne quant à la nature des machines déployées ? « Le desktop traditionnel connaît une tendance baissière depuis plusieurs années et il est passé sous la barre des 40% des ventes » reconnaît Antoine Ferraz de Dell.

« Au-delà de Windows 10 lui-même, le choix des nouvelles machines s’inscrit dans un projet de transformation du poste de travail et les terminaux sont de plus en plus choisis en fonction des spécificités de chaque poste de travail. On va vers des postes plus ergonomiques lorsqu’il s’agit de postes fixes, des terminaux mobiles plus légers. »

Les DSI dégagent des budgets de renouvellement de parc sur cette problématique de la « Digital Workplace » et le besoin de répondre aux critiques des collaborateurs qui estiment disposer d’un meilleur matériel chez eux que sur leur poste de travail. Angelo d’Ambrosio souligne : « L’approche des entreprises est aujourd’hui beaucoup plus tournée vers les collaborateurs afin de susciter la collaboration, améliorer les opérations.

Le desktop n’est pas mort mais les entreprises doivent intégrer le nomadisme

Sur les postes fixes, on assiste à une croissance de la taille des écrans, des machines toujours plus puissantes pour les tâches d’ingénierie, de travail graphique. » Le Desktop n’est pas mort mais les entreprises doivent intégrer le nomadisme et le télétravail des collaborateurs. « Avec la montée en puissance du Cloud, les collaborateurs dotés de portables peuvent accéder à toutes les ressources de l’entreprise où qu’ils se trouvent.

Dans cette approche on voit ainsi une tendance vers des ordinateurs avec une autonomie de plus en plus importante et des machines de plus en plus légères. USB Typ -C offre bien plus de flexibilité que les docking stations du passé qui était limitées à un seul modèle. »

2020, une année de transition vers les terminaux Cloud ?

Si le marché du PC est repassé dans le vert en 2019 grâce à la fin de vie de Windows 7, constructeurs et analystes s’attendent à voir le soufflé retomber en 2020. Les entreprises vont boucler leurs derniers déploiements Windows 10 et peut-être bien envisager l’avenir sous un autre œil.

Avec le support des déploiements de type AutoPilot par les constructeurs, c’est –à-dire des machines livrées directement par le constructeur aux utilisateurs finaux et une mise en service automatisée sur le modèle des smartphones marque bien l’évolution d’un marché qui pourrait bien échapper à terme à Microsoft.

 

 Le Spectre x360 d’HP fait partie de cette nouvelle génération de PC portables dont l’autonomie théorique dépasse les 20 heures, dépondant aux besoins de nomadisme des utilisateurs. 

Google semble vouloir donner une nouvelle impulsion aux Chromebooks en entreprise. Les constructeurs partenaires de Google prennent de plus en plus au sérieux la piste Chrome OS en entreprise, une piste d’autant plus crédible que les entreprises ont maintenant résolument pris la voie du Cloud pour leurs applications, ce qui n’était pas encore le cas il y a 10 ans quand Google a dévoilé Chrome OS.

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