Midterms 2022 : majoritaires à la Chambre des représentants, les républicains comptent organiser le siège de la Maison Blanche – Le Monde

Kevin McCarthy, candidat californien à la présidence de la Chambre des représentants des Etats-Unis, lors d’une conférence de presse à Washington, le 15 novembre 2022.

Il existe des victoires fragiles, au goût amer, longues à se dessiner et méritant peu d’effusions. Huit jours après les élections de mi-mandat, les républicains ont arraché une majorité à la Chambre des représentants, en passant la barre des 218 élus. La bonne tenue des démocrates et un dépouillement très laborieux par endroits ont retardé cette issue, confirmée mercredi 16 novembre par les médias américains. La répartition finale des sièges nécessitera encore quelques jours de patience.

Oubliée, la vague rouge espérée. La marge étroite dont disposeront les républicains les contraindra à une discipline de groupe sévère, alors même que leur parti connaît les affres de la division. La candidature précipitée de Donald Trump à la présidentielle de 2024, annoncée le 15 novembre, accentue le choc interne entre deux plaques tectoniques : le mouvement MAGA (Make America Great Again) et l’appareil traditionnel républicain. Les démocrates, eux, qui contrôlent le Sénat, sont prêts à se rouler en boule tel un hérisson face aux attaques à venir de la Chambre, en attendant par ailleurs que les Américains sentent les effets positifs, en 2023, des réformes initiées depuis deux ans par l’administration Biden.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le président américain a félicité le Parti républicain pour son succès et s’est dit prêt à travailler avec les élus concentrés sur la vie quotidienne des citoyens. Il a aussi lancé un avertissement : « Les électeurs se sont clairement exprimés sur leurs préoccupations : le besoin de baisser les prix, la protection du droit de choisir [l’avortement] et la préservation de notre démocratie. »

Une hystérisation de la vie publique qui lasse

La fragilité du Parti républicain à la Chambre a été illustrée mardi par l’élection plus difficile que prévue de Kevin McCarthy (Californie) comme candidat à la présidence, jusqu’ici occupée par la démocrate Nancy Pelosi. Il n’a recueilli que 188 voix, contre 31 pour son adversaire, Andy Biggs (Arizona). Or ces voix dissidentes ne pourront manquer à l’appel, en janvier 2023, pour que Kevin McCarthy soit formellement désigné. Mercredi, ce fut au tour de Mitch McConnell – méprisé par Donald Trump – d’être défié pour mener le groupe républicain au Sénat (37-10). Cette contestation des deux chefs de file au Congrès illustre l’influence du Freedom Caucus – le groupe réunissant une quarantaine d’élus assimilés au mouvement MAGA. Fort de la puissance intimidante de la base trumpiste, ces élus veulent affermir leur contrôle sur la ligne du parti.

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