Midterms 2022 : Joe Biden exhorte les Américains de s’opposer à « la violence politique et à l’intimidation des électeurs » – Le Monde

Le président américain, Joe Biden, s’adresse aux électeurs devant le Comité national démocrate, à Washigton, le 2 novembre 202.

« Ce n’est pas à propos de moi, c’est à propos de nous, de ce qui fait que l’Amérique est l’Amérique » : à six jours des élections demi-mandat, le président américain, Joe Biden, s’est adressé sur un ton solennel aux électeurs mercredi 2 novembre, mettant en garde les candidats prêts à refuser le résultat du vote. « C’est inédit, illégal, et anti-américain », assurant que cela « ouvre la voie au chaos ». « Ne vous méprenez pas, c’est la démocratie qui est en jeu dans ces élections » , a-t-il encore souligné devant le Comité démocrate national.

Il a déploré que les fausses allégations de Trump sur les résultats de l’élection présidentielle de 2020 aient « alimenté la montée dangereuse de la violence politique et de l’intimidation des électeurs au cours des deux dernières années ».

Faisant notamment référence à l’attaque contre le mari de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, il a regretté l’« augmentation alarmante du nombre de personnes dans ce pays qui approuvent » cette violence ou « qui restent simplement silencieuses ». « Se taire, c’est être complice », a-t-il averti.

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Lors du scrutin du 8 novembre, les Américains sont appelés à renouveler l’ensemble des 435 sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat. Actuellement, les deux chambres sont à majorité démocrate. Toute une série de postes de gouverneurs et d’élus locaux sont également en jeu.

« Il y a des candidats qui se présentent à tous les niveaux de pouvoir en Amérique, au poste de gouverneur, au Congrès, au poste de procureur général, au poste de secrétaire d’État, qui ne s’engagent pas à accepter les résultats des élections auxquelles ils participent », s’est inquiété le président Biden.

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C’est le cas notamment dans l’Arizona de Kari Lake, candidate au poste de gouverneure dans l’Etat très disputé, dont l’ascension fulgurante inquiète particulièrement le camp démocrate. La républicaine continue de dénoncer le résultat de la présidentielle de 2020, assurant que l’élection a été volée à Donald Trump, malgré les innombrables preuves du contraire. « Je vais gagner l’élection, c’est le résultat que j’accepterai », a menacé cette quinquagénaire au micro de à CNN.

Premier scrutin national depuis l’assaut du Capitole

Joe Biden a particulièrement dénoncé les républicains « ultra MAGA » – une référence au slogan de M. Trump « Make America Great Again » – les qualifiant de minorité mais de « force motrice » du parti républicain. Ils « tentent de réussir là où ils ont échoué en 2020, à savoir supprimer les droits des électeurs et subvertir le système électoral lui-même », a-t-il mis en garde.

Le nombre record de candidats niant l’élection de Joe Biden, la désinformation partagée à travers les réseaux sociaux et les profondes divisions politiques du pays font craindre aux autorités des actes de violence en marge des élections du 8 novembre. Certains agents électoraux et élus ont d’ores et déjà dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations. L’Amérique doit s’opposer à la « violence politique et l’intimidation des électeurs », a répété Joe Biden. « Nous ne pouvons plus tenir la démocratie pour acquise », a-t-il poursuivi.

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Les élections de mi-mandat sont le premier scrutin à échelle nationale auquel les Américains participent depuis que des partisans de Donald Trump ont attaqué le siège du Congrès le 6 janvier 2021 dans un chaos sans nom. « J’aimerais pouvoir dire que l’assaut contre notre démocratie a pris fin ce jour-là. Mais je ne peux pas », a déclaré Joe Biden, qui tente tant bien que mal d’axer le débat autour de cette question, quand les républicains l’attaquent sur son bilan économique.

Le poids de l’inflation

L’ancien président, Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, semble se préparer à contester le résultat des midterms, s’ils venaient à être défavorables aux républicains. « C’est reparti ! Des truquages électoraux ! », a déclaré, sans aucune preuve, mardi le milliardaire, omniprésent dans la campagne, sur son réseau social, Truth Social.

Accusant le président démocrate d’une gestion « cruelle » de l’inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de le priver de ses majorités au Congrès. Selon de nombreux instituts de sondage, la hausse du coût de la vie et les questions économiques arrivent en tête des préoccupations des électeurs. Le droit à l’avortement, autour duquel les démocrates ont tenté de mobiliser leur base, est relégué au second plan. D’après les enquêtes d’opinion les plus récentes, l’opposition républicaine a de très grandes chances de s’emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain.

Le Monde

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