Midterms 2022 : en Pennsylvanie, Donald Trump appelle à une vague rouge, en ne pensant qu’à sa revanche – Le Monde

Donald Trump lors d’un rassemblement à l’aéroport régional Arnold-Palmer à Latrobe (Pennsylvanie), le 5 novembre 2022.

L’arrivée portait sa signature, plus proche d’un catcheur s’approchant d’un ring que d’un ancien président concentré sur les élections de mi-mandat, prévues dans trois jours. Le Boeing 757 dit « Trump Force One » a longé au ralenti la piste de l’aéroport de Latrobe (Pennsylvanie), samedi 5 novembre, pour se garer dans l’axe des caméras, juste derrière la scène et le pupitre. Des milliers de personnes attendaient depuis des heures sur le tarmac. Elles avaient poliment applaudi le candidat républicain au poste de sénateur – le docteur Mehmet Oz – et celui au poste de gouverneur – Doug Mastriano, qui pousse toujours de longs « oh yeah ! » quand il salue le public. Ce dernier attendait surtout Donald Trump. La nuit était tombée lorsqu’il se présenta. La bande-son venait de passer Real American, de Rick Derringer, et Pinball Wizard, des Who. Les téléphones portables, à bout de bras, saisissaient l’entrée en scène du « roi MAGA » (Make America Great Again, son slogan), expression qu’il a lui-même employée.

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Pour « arrêter la destruction de notre pays », Donald Trump a appelé les électeurs à provoquer « une vague rouge géante », mardi, lors des midterms. Ce n’est pas une surprise, l’orateur reste enfermé dans le passé. Il ne digère pas sa défaite face à Joe Biden en 2020, qui reste la matrice de son engagement actuel. « L’élection était truquée et volée, et on ne peut pas laisser cela se reproduire », a-t-il dit, avertissant ainsi que toute nouvelle contre-performance ne pourrait avoir d’autre explication que des manipulations. Donald Trump a d’ailleurs réclamé un changement des règles de vote, alors même que plus de 39 millions de bulletins ont déjà été déposés, dans le cadre des procédures anticipées, en personne ou par courrier. Lui souhaite une identification renforcée des électeurs, un scrutin en un seul jour et des bulletins papiers, soit à la fois un retour en arrière complet et un cauchemar pour le dépouillement.

Donald Trump a dressé son habituel tableau apocalyptique des Etats-Unis sous administration démocrate. « La seule chose qu’ils font bien, c’est la désinformation et les fraudes électorales », a-t-il résumé. « Malgré des dangers extérieurs, a-t-il ajouté, la plus grande menace reste les personnes malades, sinistres et diaboliques dans notre pays », en référence à la gauche. Trump est revenu sur l’inflation, « la frontière grande ouverte » avec le Mexique qui aurait permis l’entrée de « 10 millions de clandestins », et non de 2,5 millions, d’après les chiffres officiels cette année. « Notre pays tombe en enfer de tellement de façons différentes », estime Donald Trump, dont la longue diatribe générale a duré près d’une heure, sans quasiment jamais mentionner la Pennsylvanie, où il se trouvait. Deux séquences dans cette partie du discours n’ont guère soulevé l’enthousiasme de la foule et semblaient en décalage complet avec l’urgence du moment, la mobilisation du camp républicain avant les midterms.

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