Mexique : Neuf femmes et enfants d’une communauté mormone « massacrés » par les cartels – 20 Minutes

Les autorités mexicaines ont confirmé que l’attaque contre des membres d’une communauté mormone américaine a fait neuf morts. — SERVICES SANITAIRE DE SONORA

Nouveau bain de sang au Mexique. Au moins trois femmes et six enfants d’une communauté mormone américaine ont été assassinés lors d’une embuscade, probablement victimes des gangs criminels qui sévissent dans la région, a annoncé lundi un parent des victimes. Donald Trump a sommé le Mexique de déclarer « la guerre » aux cartels, offrant l’assistance des Etats-Unis. Avec 25.890 meurtres depuis le début de l’année au Mexique, un nouveau record de violence pourrait être battu en 2019.

« C’est un massacre », a déclaré, très choqué, Julian Lebaron à Radio Formula. Selon cet activiste anti-criminalité, les corps criblés de balles de sa cousine et de ses quatre enfants ont d’abord été retrouvés à bord de leur camionnette calcinée, dans une région proche de la frontière américaine. « Ma cousine Rhonita allait chercher son époux à l’aéroport de Phoenix (Etats-Unis). Ils leur ont tendu une embuscade, ils ont ouvert le feu sur la camionnette et ils l’ont brûlée avec ses quatre enfants. C’est un massacre », a-t-il affirmé. Cette famille fait partie d’un groupe dissident de l’Eglise mormone qui a quitté les Etats-Unis au début du 20e siècle.

Les assaillants ont séquestré deux autres véhicules qui accompagnaient le premier, et quelques heures plus tard, ces derniers ont été retrouvés avec les corps sans vie de deux autres femmes et deux autres enfants, un garçon et une fille âgés d’une dizaine d’années. Entre cinq et six autres enfants, dont un a été blessé par balle, ont réussi à s’échapper et à rentrer chez eux à pied, et une fillette était portée disparue après avoir couru dans les bois pour se cacher.

Trump veut déclarer la « guerre » aux cartels

Le ministre de la Sécurité, Alfonso Durazo, a estimé mardi matin que l’attaque qui a visé la famille LeBaron à Rancho de la Mora, à la frontière des États du nord de Sonora et de Chihuahua, avait pu être le résultat d’une « confusion », le convoi de Mormons ayant pu être pris pour un autre groupe armé.

Le voisin nord-américain, soucieux non seulement d’endiguer le flot de migrants mais aussi de maintenir le calme à sa frontière sud, a sommé le Mexique de « déclarer la guerre » aux cartels de la drogue qui sévissent dans le secteur. « Si Mexico a besoin ou demande de l’aide pour se débarrasser de ces monstres, les Etats-Unis sont prêts à faire le travail avec rapidité et efficacité », a tweeté le président américain Donald Trump.

« Le pire qui puisse arriver, c’est la guerre », selon Obrador

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, qui va marquer dans moins d’un mois le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir, a réagi mardi matin lors de sa conférence de presse quotidienne. « Toute la coopération dont il sera nécessaire, c’est ce dont je vais m’entretenir maintenant avec Trump », a-t-il déclaré. Tout en remerciant son homologue américain, le dirigeant mexicain a souligné qu’il fallait « examiner de quelles façons il serait possible d’aider, tout en veillant au respect de notre souveraineté, comme (les Etats-Unis) le font et comme d’autres pays le font ». Il a cependant estimé que « le pire qui puisse arriver, c’est la guerre », en allusion au tweet de Trump.

Le Mexique bénéficie déjà d’une vaste assistance sécuritaire américaine, sous la forme notamment de l’Initiative Merida qui a permis le versement de 1,8 milliard de dollars depuis 2008 pour combattre le trafic de drogue, la criminalité et l’impunité qui sévissent dans le pays. Cependant avec la situation à la frontière nord du Mexique qui ne cesse d’empirer, il pourrait être contraint de réviser sa position.

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