Meta perd 240 milliards de dollars en 24 heures

Meta perd 240 milliards de dollars en 24 heures

Mauvaise journée pour Meta, la société mère de Facebook. En 24 heures, l’entreprise a perdu près de 240 milliards de dollars, soit un peu plus d’un quart de sa valeur boursière totale. En cause : un vent de panique chez les investisseurs.

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Mauvais timing

Tout commence mercredi, à l’annonce des résultats du quatrième trimestre. Si Meta termine le trimestre avec des revenus supérieurs aux prévisions, les bénéfices par action sont moins élevés que prévu, de 0,17 dollar précisément.

A cela s’ajoute le fait que Meta signale sa toute première baisse du nombre d’utilisateurs actifs quotidiens. Si cette dernière est relativement faible –on passe de 1,93 milliard au troisième trimestre à 1,929 milliard au quatrième trimestre – elle suffit à inquiéter : la trajectoire apparemment perpétuellement ascendante des utilisateurs de Facebook n’est plus une valeur sûre.

Ces résultats auraient posé problème à n’importe quelle entreprise. Mais le timing est particulièrement mauvais pour le géant des réseaux sociaux : il s’agit en effet de son premier trimestre fiscal en tant que “Meta” – l’entreprise ayant décidé de se rebaptiser en octobre dernier pour faire valoir sa volonté de développer le metaverse.

Favoriser le metaverse au détriment des réseaux sociaux

La nouvelle division Reality Labs gère tous les projets liés à la réalité augmentée (AR) et à la réalité virtuelle (VR) et se trouve au cœur de l’univers virtuel prévu par Meta. Mais cette dernière n’a généré que 877 millions de dollars de recettes et une perte d’exploitation de 3,3 milliards de dollars. Quant à la division Family of Apps, axée sur les réseaux sociaux – elle comprend Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp et d’autres services – elle a généré 32,794 milliards de dollars de recettes au cours du trimestre, et enregistré un bénéfice d’exploitation de 15,89 milliards de dollars.

Bien sûr, personne ne s’attendait à ce que l’incursion de Meta dans le domaine de la VR/AR produise immédiatement des bénéfices massifs. Mais il convient de noter que cette décision de plus en plus discutable de s’enfoncer si profondément dans le metaverse encore naissant survient à un moment crucial ; le propre directeur financier de Facebook, David Wehner, mentionne que la société est confrontée à « une concurrence accrue pour le temps des gens ».

Et ce temps pourrait bien avoir été accaparé par les concurrents de Meta, qui se sont plus concentrés sur les médias sociaux. Pinterest et Snap, notamment, se sont concentrés sur le marché des réseaux sociaux, et viennent toutes deux de publier des résultats exceptionnels : Pinterest a dépassé les prévisions avec une croissance de 24 %, tandis que Snap a connu une croissance encore plus forte de 54 %.

Apple coûte cher à Facebook

Bien sûr, l’abandon de son gagne-pain au profit du metaverse est loin d’être la seule préoccupation de Meta. Son flux de revenu traditionnel sur la collecte des données des utilisateurs est en effet menacé, notamment par Apple et sa fonctionnalité de transparence du suivi des applications (ATT).

La fonctionnalité ATT exige des développeurs d’applications qu’ils obtiennent la permission de l’utilisateur afin de suivre son activité sur d’autres applications et sites web lorsqu’il utilise un iPhone ou un iPad. Depuis son apparition, elle a donc sérieusement réduit la capacité des réseaux sociaux à collecter des données à partir des iPhone et des iPad. Meta estime que la réduction des données causée par la décision d’Apple lui coûtera 10 milliards de dollars au cours de l’année 2022.

Snap s’est également plaint des changements apportés par Apple à iOS. Mais Snap, contrairement à Meta, n’est pas attaqué sur sa politique sur les données. La dernière accusation en date : Frances Haugen, la lanceuse d’alerte anciennement employée de Facebook, qui a déjà fait de nombreuses révélations sur son ancien employeur, accuse le groupe d’avoir, par mesure d’économie, moins protégé les utilisateurs localisés hors des Etats-Unis contre des contenus préjudiciables.

Des conséquences à long terme

Le 3 février 2022 était une mauvaise journée pour Meta. Mais ce n’était ni la première ni la dernière. Malgré tout se pose maintenant la question des conséquences et de l’impact durable qu’aura cette combinaison de performances financières décevantes, de mauvais timing pour la diversification des activités et de relations publiques désastreuses.

Dès aujourd’hui, à l’ouverture de la Bourse aux Etats-Unis, on devrait en savoir plus sur ces conséquences. Mais les retombées complètes qui résulteront d’une journée comme celle-ci ne seront peut-être pas connues avant beaucoup, beaucoup plus longtemps.

Source : ZDNet.com

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