
Messages racistes de policiers sur Facebook : Christophe Castaner saisit la justice – Sud Ouest

“S’ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur de la police et de la gendarmerie nationale, dont les hommes et les femmes sont engagés au quotidien pour protéger les Français, y compris contre le racisme et les discriminations. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur a décidé de saisir le procureur de la République”, a-t-on précisé de même source, après la révélation de ces messages par Streetpress.
Ce site d’information en ligne a publié jeudi une enquête révélant l’existence d’un groupe Facebook “TN Rabiot Police Officiel” présenté comme un groupe de discussions réservé aux forces de l’ordre et qui comprendrait 8 000 membres. Selon l’enquête, de très nombreux messages haineux, racistes, sexistes, homophobes et vulgaires y sont échangés entre participants. Des captures d’écran publiées par Streetpress montrent ainsi des messages tournant en dérision la mort de jeunes hommes au volant de leur moto-cross ou qualifiant de “sale pute” la chanteuse Camelia Jordana qui a récemment dénoncé les violences policières.
La publication de ces échanges intervient sur fond de vague d’indignation mondiale après la mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, qui a relancé en France le débat sur les violences des forces de l’ordre visant les minorités. Le ministre de l’Intérieur a saisi le parquet de Paris en vertu de l’article 40 du code pénal qui impose à “toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit”, “d’en donner avis sans délai au procureur de la République”. “Comme il s’agit d’échanges au sein d’un groupe sur un réseau social, groupe sur lequel nous n’avons aucune information, ces éléments doivent avant toute chose être vérifiés”, a commenté l’entourage du ministre.
Racisme sur WhatsApp : six policiers en conseil de discipline
Cette affaire fait écho à une autre, révélée par Arte Radio et Mediapart, concernant un policier ayant découvert une conversation WhatsApp dans laquelle ses collègues des forces de l’ordre échangeaient des messages racistes à son égard. Il a porté plainte en décembre et les six gardiens de la paix sont renvoyés en conseil de discipline.
Policier noir, Alex a découvert un groupe de messages audio de ses collègues sur WhatsApp. Des propos racistes et sexistes assumés qui vont parfois jusqu’au fascisme et au suprémacisme blanc. Une écoute terrible et nécesssaire. #RacismeDansLaPolice
\u27a1 https://t.co/grgjE3K3UT pic.twitter.com/b5AzqXaXi0— ARTE_Radio (@ARTE_Radio) June 4, 2020
Dans ces extraits vocaux, les policiers se revendiquent fascistes. Des termes comme “bougnoule”, “nègre” ou encore “fils de p*** de juifs” sont régulièrement employés. L’un d’eux confie : “Je n’attends qu’une chose, c’est que tous ces gens crèvent. […] Ça régénérera l’espèce humaine et surtout la race blanche.”
Mercredi, au lendemain de manifestations en France pour dénoncer les violences policières, le ministre de l’Intérieur avait assuré que “chaque faute, y compris des expressions racistes”, ferait l’objet d’une enquête.