Menace de démission des chefs de service des hôpitaux : “On n’est pas prêts à patienter”, s’irrite le profe… – franceinfo
Le chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital Robert-Debré fait partie des 1 000 médecins qui menacent de démissionner de leurs fonctions administratives si le gouvernement n’agit pas plus vite
Agnès Buzyn vous demande de patienter quelques mois le temps de dégager des rallonges budgétaires. Êtes-vous prêts à attendre ?
Pr Stéphane Dauger : Non, madame, on n’est pas prêts à patienter. Ce qu’elle a dit hier, je l’ai lu en détail et mes collègues aussi. Ça ne correspond pas du tout à nos revendications depuis plusieurs mois. Il est nécessaire d’injecter très clairement de l’argent dans l’hôpital public pour augmenter l’Ondam [Objectif national des dépenses d’assurance maladie] hospitalier pour améliorer immédiatement la situation clinique par deux revendications. Premièrement, l’augmentation des petits salaires de la fonction publique. Et là, on a un saupoudrage de primes dans certaines régions, pas dans d’autres pour certains personnels, sous conditions. Et deuxièmement, une réouverture des lits. Je pense que vous ne l’avez jamais vu dans aucune des propositions du gouvernement.
La reprise d’une partie de la dette de l’hôpital public est une mesure qui ne vous suffit pas ?
Ça, on le sait depuis quasiment la mi-novembre ou début décembre. Quand on fait les comptes, c’est aussi sur le mode de financement de l’hôpital et le financement global de l’Ondam hospitalier que nous souhaitons un effort conséquent et immédiat.
C’est déjà quelque chose d’important de reprendre le tiers de la dette de l’hôpital public, mais si d’emblée, dès les mois suivants, on se remet à être endetté faute de moyens, on continue à perdre des personnels de qualité qui quittent l’hôpital.à franceinfo
Si vous démissionnez, vous allez continuer à soigner les patients ?
Alors, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est une décision qui nous coûte beaucoup. Il faut que les usagers, les patients le sachent. Nous en avons beaucoup discuté avec nos équipes et beaucoup entre nous. Il est hors de question, bien évidemment, de prendre les patients “en otage”. Nous continuerons bien évidemment nos principales missions qui sont le soin, l’enseignement à nos jeunes collègues, la recherche pour ceux qui sont concernés dans les hôpitaux universitaires, par exemple. Mais par contre, nous ne participerons plus à aucune des réunions administratives.