Marseille : Ecoles, transports, sécurité… Le « plan » d’Emmanuel Macron pour répondre à « l’incurie » – 20 Minutes

Jamais il n’était resté aussi longtemps depuis le début de son son quinquennat dans une seule et même ville de l’Hexagone. Dès ce mercredi, Emmanuel Macron débarque à Marseille avec derrière lui un cortège fourni de huit ministres et secrétaires d’Etat, et dans sa besace, un plan de grande ampleur pour la deuxième ville de France. Une ville pour laquelle le chef de l’Etat, par ailleurs supporteur affiché de l’OM​, clame régulièrement son attachement depuis son élection en 2017. « Le président a une relation très particulière avec la cité phocéenne, une affection, un attachement », confirme-t-on à l’Elysée.

Pas question pour autant de laisser entendre que le président de la République s’improvise maire de Marseille pour une durée déterminée. « Ça peut vous paraître bizarre, mais le chef de l’Etat ne m’a rien dit », clamait ce mardi matin Benoît Payan, au micro de RMC, alors que Jean-Jacques Bourdin l’interrogeait sur les annonces à venir. « L’objectif poursuivi n’est pas de dire que Paris vient gérer Marseille », alerte l’Elysée. Si Emmanuel Macron concentre ses efforts à Marseille, c’est, à en croire le Palais, parce que la deuxième ville de France « cumule un certain nombre de difficultés d’ordre sociologique et économique ». Une situation que l’Elysée attribue, dans des termes acerbes, « aux collectivités locales, qui sont un peu, et ce n’est pas une injure de le dire, dans une forme d’incurie ou d’incapacité locale à répondre aux enjeux. »

Une « structure ad hoc » pour rénover les écoles

Parmi les axes phares de ce plan se trouve la question de la rénovation des écoles à Marseille, au cœur de polémiques depuis de nombreuses années. A l’occasion de la rentrée scolaire ce jeudi, le chef de l’Etat se rendra dans une école du 13e arrondissement de Marseille, dans les quartiers Nord de la ville. « Le président de la République rencontrera dans cette école les acteurs d’une concertation organisée par la municipalité en avril dernier, les élus municipaux mais aussi les équipes pédagogiques, les parents d’élèves, les élèves et les personnels municipaux pour pouvoir entendre leurs aspirations quant au bâti scolaire », précise l’entourage du chef de l’Etat.

A Marseille, la nouvelle majorité de gauche a en effet érigé au rang de priorité la rénovation des écoles. Un plan de rénovation de près de 300 écoles estimé à 1,2 milliard d’euros pour une durée de cinq ans est ainsi en préparation, en concertation avec l’Elysée, et Emmmanuel Macron devrait annoncer à l’occasion de sa visite le montant de la participation financière de l’Etat à ce projet. De plus, pour piloter ces chantiers, « la plus grande opération de rénovation foncière du pays », pour reprendre les termes de Benoît Payan, l’Elysée envisage la création d’une « structure ad hoc » pour « permettre la gestion la plus opérationnelle, la plus concrète et la plus maîtrisée possible au sens des crédits qui seront apportés par l’Etat. » « L’idée n’est pas que les ministères pilotent », affirme l’entourage du président de la République, mais d’aboutir à un « travail partenarial » avec la mairie de Marseille, qui a la compétence en la matière.

Des annonces sur le plan sécuritaire

La création d’une structure similaire pour booster les transports dans la métropole serait également envisagée, comme cela existe déjà à Paris avec la société du Grand Paris. Quels projets seront développés en priorité, dans une ville qui compte seulement deux lignes de métro concentrés dans quelques arrondissements du centre et du sud de la ville ? Comment gérer ces financements ? Sur ce point, l’Elysée reste évasif, et évoque simplement un « déjeuner de travail avec les élus de la métropole et la chambre de commerce et d’industrie pour échanger sur la nature des besoins », programmé ce jeudi.

Le président se sait par ailleurs attendu sur la question de la sécurité à Marseille, à l’heure où la cité phocéenne connaît une explosion inquiétante des règlements de compte. Une séquence « dédiée à la sécurité » sur ce thème s’est donc glissée dans son agenda dès son arrivée, mercredi après-midi. Selon nos informations, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait déjà annoncé dans un précédent déplacement un renfort policier de 300 agents sur trois ans, ainsi que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, de passage à Marseille la semaine dernière, se rendront d’ailleurs de nouveau dans la cité phocéenne cette semaine aux côtés du chef de l’Etat.  « On aura des annonces faites par le président en termes d’immobilier, d’équipement pour les policiers et en termes d’effectif », promet-on du côté de l’Elysée.

L’occasion aussi pour le chef de l’Etat de rappeler le bilan du gouvernement en la matière, alors que, sur le terrain, les habitants des quartiers Nord se sentent totalement délaissés. « A Marseille, on a eu 807 opérations de démantèlement de points de vente depuis 2021, ce qui a généré 1210 gardes à vue et 177 personnes écrouées », martèle-t-on dans l’entourage du président de la République. A la veille de la venue du chef de l’Etat, des associations et des familles endeuillées ont décidé d’organiser une marche blanche, ce mardi dans la soirée, sur le Vieux-Port, en hommage aux victimes des règlements de comptes.

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