Marion Maréchal engage l’offensive contre Marine Le Pen sur la stratégie électorale du RN – Le Monde
Elle est comme le sparadrap du capitaine Haddock. Plus le capitaine croit s’en être détaché, plus il s’y retrouve collé. Marion Maréchal est donc de retour. Quelques jours à peine après les retrouvailles du Rassemblement national (RN) à Fréjus (Var), elle est venue perturber la rentrée politique de la présidente du RN, Marine Le Pen.
L’ancienne députée de Vaucluse ne s’est jamais tout à fait retirée de l’horizon frontiste depuis qu’elle l’a officiellement quitté, au lendemain de la présidentielle perdue par sa tante en 2017. Depuis trois ans, Marion Maréchal n’a eu de cesse de multiplier les clins d’œil médiatisés, lançant ici une école, participant là à une conférence conservatrice aux Etats-Unis ou une autre en France en présence d’Eric Zemmour et de Robert Ménard. Sans oublier ses « coups de sang » sur les réseaux sociaux, contre le mouvement Black Lives Matter ou sur « l’ensauvagement »…
Mais jusqu’ici, la nièce et petite-fille de s’était bien gardée de critiquer trop vivement son ancien mouvement. Encore moins sa tante. Toutes deux s’entendaient publiquement sur une répartition des rôles plus ou moins respectée : à Marion Maréchal la bataille culturelle, à Marine Le Pen la bataille électorale.
Mais cette fois, l’attaque marioniste s’est faite frontale et coordonnée. Piquée au vif par l’éviction de certains de ses proches des instances du RN, au cours de l’été, Marion Maréchal ex-Le Pen a lancé une offensive croisée dans les médias, en pleine rentrée. « Si on désire être dans une démarche de rassemblement, il faut déjà qu’un certain rassemblement vive en interne », tançait-elle dans un entretien au Figaro le 11 septembre. Le même jour elle ajoute dans Le Parisien que « certains au RN sont dans une croisade » contre elle.
Les chiquenaudes familiales agacent en interne
Depuis, Marine Le Pen et ses lieutenants jouent officiellement le détachement. Evidemment que le parti est uni, sans clan ni « chapelle ». Bien sûr que non, aucune campagne n’est menée contre « elle ». La patronne va jusqu’à inviter elle-même sa nièce à revenir au sein du parti d’extrême droite, dimanche 13 septembre sur LCI : « Qu’elle revienne travailler avec nous. Elle verra le travail que nous avons fait (…) On accueille tous ceux qui ont envie de travailler, de se lancer dans les élections. » Une bravade, davantage qu’une main tendue, tant Marion Maréchal répète que les partis politiques – RN compris – lui semblent stériles.
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