Manifestation #NousToutes à Paris : « Je veux vivre dans un monde où je n’ai pas peur » – Le Monde
Siane, Amandine, Diane, Clémence ont 15 ans. Toutes savent déjà très bien comment se manifeste la violence patriarcale au quotidien. Siane évoque d’abord « les hommes qui me regardent fixement dans le métro ». Amandine, elle, confie que sa maman « n’ose pas divorcer » de peur de se retrouver sans le sous après avoir arrêté de travailler pour s’occuper de ses trois enfants. Diane raconte l’histoire de sa nounou « qui a subi un mariage forcé et des violences conjugales ».
Toutes représentent cette jeunesse que le collectif Nous toutes a choisi de mettre en avant, samedi 20 novembre, lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles. Cette année, le collectif a proposé aux jeunes militantes de prendre la tête des cortèges organisés dans plusieurs villes, entre samedi et le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes. Une manière de rendre hommage à cette jeunesse très mobilisée sur les réseaux sociaux, prompte à partager les combats féministes à coups de hashtags. Les derniers en date : #metoopolitique, #metoomedias, #metooGHB, #doublepeine… témoignent tous de l’ampleur des dénonciations des violences sexistes et sexuelles.
Diane, Siane, Clémence, Valentine… Elles sont une douzaine à s’être retrouvées à la #Manifs20novembre. Le patriarca… https://t.co/SLX98LtGwn
— CBouanchaud (@Cécile Bouanchaud)
A Paris, la manifestation partie de la place de la République vers Nation a rassemblé 50 000 personnes selon les organisatrices, 18 000 selon la préfecture de police. En 2019, deux ans après le mouvement MeToo, Nous toutes avait mobilisé 100 000 manifestantes selon les organisatrices et 35 000 selon la police. Après l’annulation de la marche en 2020, à cause de la crise sanitaire, les organisatrices espéraient mobiliser en masse, cinquante ans après la première grande manifestation du Mouvement de libération des femmes (MLF) pour la liberté sexuelle et l’avortement, le 20 novembre 1971.
« L’inceste tue »
Il est 14 heures, une nuée de pancartes violettes, couleur des luttes féministes, parsème la place de la République. Jessica, 37 ans, vient à chacune de ces manifestations. « Après l’annulation de celle de l’an dernier, c’est important de montrer que notre mouvement ne s’essouffle pas », témoigne la mère de famille aux côtés de ses trois enfants et de son compagnon.
De nombreux manifestants sont venus en famille, comme Jessica, venue avec son compagnon et ses trois enfants « pour… https://t.co/WI2fNErZqX
— CBouanchaud (@Cécile Bouanchaud)
« Les violences contre les enfants restent trop invisibilisées », dénonce la mère de famille. Sur les banderoles, quelques messages portent spécifiquement sur ce sujet et sur la nécessité de protéger les plus vulnérables : « L’inceste tue », « Pédocriminalité, fin de l’impunité ». Le signe d’une récente prise de conscience de la société des ravages de l’inceste et des violences sexuelles sur mineurs.
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