« Maman, qu’est-ce qu’on t’a piqué ? » : au procès Troadec, un enregistreur dans le soutien-gorge et la genèse d’une folie meurtrière – Le Monde
L’enregistreur tourne, il est caché dans le soutien-gorge de Lydie Troadec.
« Tu t’installes là, Pascal, ordonne-t-elle à son frère. J’ai mandaté Hubert [Caouissin]. »
On entend Pascal Troadec protester.
« Surtout pas Hubert. Avec Papa, t’aurais pas fait ça…
– J’ai mandaté Hubert. »
Bruit de chaises. Tension.
« Vas-y maman, je t’écoute. »
Renée Troadec prend la parole.
« Bon ben, j’estime que j’ai droit à la moitié de ce que vous avez pris.
– La moitié de quoi ?, s’exclame Pascal.
– Ah, bah j’sais pas… »
Lydie s’adresse à sa mère.
« Dis ce que tu as à dire, maman. »
La vieille dame répète qu’elle « veut la moitié de ce qui a été pris ».
Pascal Troadec, entre sidération et colère :
« Maman, qu’est-ce qu’on t’a piqué ?
– Des pièces d’or…, murmure la vieille dame.
– Qui a piqué des pièces d’or ? ! Moi, j’ai volé des pièces d’or ? ! T’es malade ? !
– Où il y a des pièces d’or ? Je comprends rien… », intervient Brigitte, la femme de Pascal.
La voix posée d’Hubert Caouissin couvre le tumulte.
« Lydie m’a mandaté. »
Il poursuit d’un ton docte.
« Il y avait quelque chose dans l’immeuble de Brest. Quelque chose de très très important. Alors, deux possibilités, soit vous n’y êtes pour rien, soit vous avez quelque chose à vous reprocher…
– Se reprocher quoi ? Mais vous êtes tous malades !, explose Pascal.
– Mais pourquoi tu t’énerves si t’as rien à te reprocher ? », lui lance sa sœur Lydie.
Cris, hurlements, fracas. Brigitte, l’épouse de Pascal, perd ses nerfs.
« Viens, on s’en va, on s’en va ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous nous traitez de voleurs ? »
Pascal, au désespoir :
« Tu me traites de voleur, Maman ? C’est pas bien. »
Hubert Caouissin, toujours aussi maître de lui :
« J’ai des informations…
– Ecoutez Hubert, ordonne Lydie. Je l’ai mandaté.
– Mais j’ai volé quoi ? !, insiste Pascal
– D’où elle débarque cette histoire ? », crie Brigitte.
Hubert Caouissin répète :
« Je vous jure que c’est fabuleux, qu’il y a de quoi changer la vie de tout le monde. Je sais ce que je dis. Il y a eu quelque chose. Il n’y a plus rien. Qui l’a pris ? »
Il ajoute :
« Pour des choses comme ça, on éradique des familles entières. Donc, si vous avez fait quelque chose, il vaut mieux s’arranger.
– Mais tu sais QUOI ?, demande Pascal.
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