« Maintenant, j’ai mes week-ends » : François Fillon, la vie après le crash – Le Monde

Former French Prime Minister Francois Fillon (L) walks with Louis Derboulle administrator of Automobile club de l'Ouest (R) in the grid prior to the 87th edition of the Le Mans 24 Hours endurance race, in Le Mans, northwestern France, on June 15, 2019. - ( (Photo by JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP) JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Publié aujourd’hui à 05h04, mis à jour à 10h25

Il tend sa carte d’embarquement à l’hôtesse d’Air France et s’installe dans la cabine business. Ce 17 avril 2019, François Fillon vient de passer trois jours au Liban pour sa fondation Agir pour les chrétiens d’Orient. En attendant le décollage, il repense avec tristesse à Notre-Dame de Paris, dont il a suivi l’incendie dévastateur deux jours plus tôt, alors qu’il dînait sur le port de Beyrouth. Son officier de sécurité le sort brutalement de sa rêverie : « Robert Bourgi est dans l’avion ! » M. Fillon racontera plus tard à un ami : « A cet instant, je me suis dit : “Si je le croise, pas sûr que je sois capable de ne pas lui mettre ma main dans la figure.” »

Par le plus mauvais des hasards, l’avocat franco-libanais, proche de Nicolas Sarkozy, qui avait achevé de plomber sa campagne en révélant à la presse avoir offert à M. Fillon de coûteux costumes, se trouvait dans le même hôtel que lui, à Beyrouth. Les deux hommes ne se sont pas croisés. Cette fois, François Fillon se sent coincé. Quand une hôtesse vient lui proposer un surclassement en première, à côté d’un siège encore vide, il hésite : « C’est gentil, mais je préfère ma place seule en business. » L’hôtesse sourit et murmure élégamment : « Soyez tranquille, M. le premier ministre. M. Bourgi se trouve en business. »

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Près de trois ans après le fiasco présidentiel, le candidat malheureux de la droite reste hanté par la tragédie politico-judiciaire qui, pense-t-il, lui a coûté l’Elysée. Il sera jugé, du 24 février au 11 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris, dans l’affaire des emplois présumés fictifs dont aurait bénéficié son épouse, Penelope, quand il était député. L’ancien premier ministre devra notamment répondre de « détournement de fonds publics », « complicité et recel » de ce délit, « complicité et recel d’abus de biens sociaux », ainsi que de « manquement aux obligations déclaratives de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ».

François et Penelope Fillon dans les studios de TF1, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 20 mars 2017.
François et Penelope Fillon dans les studios de TF1, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 20 mars 2017. PATRICK KOVARIK / REUTERS

Une échéance majeure, qui l’a décidé à sortir de sa réserve : jeudi 30 janvier, il est l’invité de « Vous avez la parole », sur France 2. M. Fillon a préparé ce retour avec sa communicante, Anne Méaux, l’influente patronne d’Image 7, sa plume et conseiller depuis trente ans, Igor Mitrofanoff, et son avocat, Antonin Lévy. Une réunion de stratégie a eu lieu le 16 janvier, dans les bureaux de l’agence. « Il y a une impatience chez lui de pouvoir s’expliquer directement et non face à un juge, dont certains propos fuitent sans qu’il puisse se défendre, explique Me Lévy. Il veut parler sans intermédiaires, dire sa vérité. »

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