Macron veut « un grand débat national sur la consommation de drogue » – Sud Ouest

Par SudOuest.fr avec AFP

Dans un entretien dimanche soir, le président de la République a abordé le sujet de la consommation de drogue en France demandant un débat national, et défend son bilan sur la sécurité intérieure

Emmanuel Macron appelle, dans un entretien au Figaro dimanche soir, à « lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères » et à « ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue » afin de « faire reculer la délinquance ».

« La France est devenue un pays de consommation et donc, il faut briser ce tabou, lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères », déclare le chef de l’État, à la veille d’un déplacement à Montpellier sur le thème de la sécurité du quotidien.

Car « ceux qui prennent de la drogue – et cela concerne toutes les catégories sociales – doivent comprendre que non seulement, ils mettent leur santé en danger, mais qu’ils alimentent aussi le plus grand des trafics. On se roule un joint dans son salon et à la fin on alimente la plus importante des sources d’insécurité… », ajoute-t-il.

Emmanuel Macron reconnaît que les trafics de stupéfiants « explosent » et « forment la matrice économique de la violence dans notre pays ».

Vitesse supérieure

« Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien, y compris dans les petites villes épargnées jusqu’ici. Ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue, c’est faire reculer la délinquance partout », souligne-t-il.

Il affirme que le gouvernement passe « à la vitesse supérieure » avec l’objectif de « harceler les trafiquants et les dealers ». « Sur les 4 000 points de deal répertoriés récemment, plus de 1 000 opérations coup de poing ont été réalisées ces dernières semaines. Et chaque jour, nous fermons un point de deal. Allez voir dans les quartiers comment cela change la vie ! », selon lui.

Il ajoute que « 70 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées depuis septembre ». « Ça veut dire quelque chose de clair : si vous vous faites prendre comme consommateur, vous savez que vous allez devoir payer et que vous n’allez pas y échapper. Ça change le rapport de force », explique-t-il.

Selon lui, « dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge » : « Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux. Combien de jeunes, parce qu’ils commencent à fumer au collège, sortent totalement du système scolaire et gâchent leurs chances ? Et je ne parle même pas des effets de glissements vers des drogues plus dures ».

« Changer la loi »

Un changement de la loi pour que la prise de stupéfiants ne supprime pas la responsabilité pénale. C’est ce que souhaite Emmanuel Macron, qui a répondu après la décision de la Cour de cassation dans le meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris.

« Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors comme fou ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale. Sur ce sujet, je souhaite que le garde des Sceaux présente au plus vite un changement de la loi », a-t-il déclaré, alors que la Cour de cassation a confirmé mercredi l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, une sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, tout en entérinant le caractère antisémite du crime.

Sécurité

Par ailleurs, le président de la République a également promis de tenir son objectif de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires d’ici la fin du quinquennat, ainsi « chaque circonscription de police aura plus de policiers à la fin du quinquennat qu’au début, sans exception », la veille d’un déplacement à Montpellier sur ce thème de la sécurité.

« Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants ».

Expliquant qu’il fallait prendre le temps de former, il a précisé « qu’aujourd’hui 4 508 policiers et 1 706 gendarmes ont déjà été recrutés, soit 6 214 membres des forces de l’ordre ». « Nous aurons en complément, dès cette année, 2 000 policiers et gendarmes de plus. Et parmi ces nouveaux policiers, l’essentiel ira directement en sécurité publique, c’est-à-dire sur la voie publique ».

Revenant sur les violences policières, il s’est voulu extrêmement clair. « Il n’y a pas de violence systémique de la police, c’est faux ; il n’y a pas de racisme systémique de la police, c’est faux, pas plus qu’il n’y en a dans la gendarmerie ou au sein de l’État », a-t-il dit. Mais il a répété que le contrôle au faciès était une réalité.

Il a enfin exprimé son soutien aux policiers attaqués, en particulier ceux de Viry-Châtillon, brûlés par un groupe d’assaillant en 2016. Il a refusé de commenter le verdict d’appel, qui a abouti dimanche à cinq condamnations et huit acquittements.

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