Macron en Italie pour relancer la relation entre les deux pays – Le Monde

Salvini évincé, Paris et Rome se rapprochent sur la question migratoire.

Par Publié hier à 17h00, mis à jour hier à 17h02

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Emmanuel Macron avec le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, le 24 juin à Bruxelles.

Emmanuel Macron est de retour à Rome, pour une visite éclair de quelques heures, dans la soirée du 18 septembre. Moins de deux semaines après la naissance du deuxième gouvernement de Giuseppe Conte, formé de la coalition du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et du Parti démocrate (centre gauche), et surtout l’éviction de Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), ce geste illustre autant le soulagement français que la volonté, de part et d’autre, de faire redémarrer la relations entre les deux pays, en tournant définitivement la page au sortir d’une brouille historique.

La dernière fois que le président français s’était présenté dans la capitale italienne, c’était en janvier 2018, à quelques mois d’élections législatives qui allaient être marquées par la défaite historique de la formation la plus proeuropéenne du paysage politique italien, le Parti démocrate (centre gauche). Par la suite, l’arrivée au pouvoir, au printemps 2018, du gouvernement le plus eurosceptique de l’après-guerre a durement mis à l’épreuve la relation franco-italienne. Mais avant même le début de cette expérience atypique, les sujets de friction ne manquaient pas.

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Ainsi, à l’été 2017, en l’espace de quelques semaines, Paris et Rome s’étaient violemment opposés sur les trois traditionnels sujets de friction de part et d’autre des Alpes : la gestion des flux migratoires, la situation en Libye et la politique industrielle, avec la menace française de bloquer le rachat par l’armateur italien Fincantieri des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Il avait fallu un intense travail diplomatique pour recoller les morceaux, avant un sommet bilatéral à Lyon, en septembre 2017, considéré de part et d’autre comme celui de la grande réconciliation. Cette détente n’a été que passagère : fin mars 2018, après un incident frontalier, a eu lieu une première convocation de l’ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, au siège du ministère italien des affaires étrangères. La Ligue et le Mouvement 5 étoiles n’étaient pas encore aux affaires.

« Le travail s’est poursuivi »

Pour autant, l’arrivée aux affaires de la coalition de la Ligue et des 5 Etoiles, en juin 2018, aura marqué une escalade verbale inédite entre Paris et Rome. Tandis qu’Emmanuel Macron dénonçait en Matteo Salvini le symbole de « la lèpre qui monte en Europe », la Ligue et le M5S multipliaient les attaques contre Paris, sur tous les sujets. En février 2019, l’ambassadeur de France a même été rappelé à Paris pour consultation. Un geste sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale, qui faisait suite à la visite surprise du numéro deux du gouvernement italien, Luigi Di Maio, à des représentants du mouvement des « gilets jaunes », dans les environs de Paris.

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