Macron déplore la «banalisation de la violence» qui s’est «durcie» après le confinement – 20 Minutes

Emmanuel Macron, le 28 août 2020. — Christian Hartmann/AP/SIPA

Emmanuel Macron a déploré ce vendredi « une banalisation de la violence » qui s’est, selon lui, « durcie » « à la sortie du confinement » et qui nécessite « une réponse républicaine rapide », lors d’une rencontre à Paris avec l’Association de la presse présidentielle.

« Quelque chose se passe dans notre société qui n’est pas neuf, mais qui sans doute s’est accéléré à la sortie du confinement, qui s’est durci : une forme de banalisation de la violence », a fait valoir le chef de l’Etat, en assurant que le gouvernement serait « intraitable ».

Une « réponse républicaine »

Il a appelé à « remettre une vraie politique éducative, c’est-à-dire une politique de prévention ; mais aussi une réponse républicaine – respectant les droits individuels – mais qui soit rapide et intelligible aussi bien pour la victime que pour » l’auteur présumé des faits. Le président de la République a indiqué qu’il s’exprimerait sur le sujet la semaine prochaine à l’occasion des 150 ans de la République.

Les questions de sécurité et de justice figurent également parmi les « priorités » du séminaire gouvernemental de rentrée le 9 septembre. Pour l’occasion, Emmanuel Macron a dit avoir demandé aux ministres de l’Intérieur et de la Justice « quelques éléments additionnels à la stratégie, à la fois pour l’accélérer et répondre plus efficacement ».

Un « trou noir » du quinquennat selon la droite

« Les violences qu’on évoque ont plusieurs formes : il y a celle qu’on connaît depuis 2016 à l’occasion de manifestations publiques qui est le fait de groupes plutôt organisés, extrémistes, qui ont une approche opportuniste, qui se greffent dans les manifestations pour avoir des gestes de violence ; on a ensuite la violence liée à la drogue – le Covid a déstabilisé beaucoup de réseaux – et puis il y a la violence du quotidien », a énuméré le chef de l’Etat.

La droite monte au créneau depuis plusieurs jours sur l’insécurité, devenue selon elle le « trou noir » du quinquennat d’Emmanuel Macron, plaçant ainsi le curseur sur un sujet régalien qu’elle veut mettre au cœur de la présidentielle de 2022, alors que les récits de faits divers ont rythmé tout l’été.

« Ceux qui attirent notre attention sont ceux qui ont réduit les moyens de la police et de la gendarmerie… », a ironisé Emmanuel Macron, en visant implicitement Nicolas Sarkozy et Les Républicains, en rappelant l’augmentation des moyens alloués aux forces de l’ordre et l’embauche de 10.000 policiers et gendarmes depuis le début de son quinquennat.

Pas de « solution magique »

Devant la presse présidentielle, Emmanuel a encore souligné « la difficulté à répondre le plus vite possible à toutes les formes de violence », en relevant qu’il s’agissait d’un « symptôme ou d’un malaise de notre société, qui est un problème d’éducation, un problème d’intégration, un problème de modèle économique ».

Selon le président, il s’agit également « sans doute d’un changement anthropologique ». « La violence s’est banalisée. D’abord sur les réseaux sociaux, puis elle se transcrit très rapidement sur le plan réel et physique », a-t-il considéré, en appelant à « retrouver le sel du patriotisme républicain ».

Face à des violences largement reprises sur les réseaux sociaux, l’exécutif a fait plusieurs gestes, comme l’octroi d’une indemnité spécifique pour les policiers travaillant de nuit.

Des moyens pour la justice

« Oui, on y met les moyens », a insisté Emmanuel Macron, en appelant à « remettre des moyens sur notre justice, en embauchant partout là où c’est nécessaire davantage de juges et de greffiers ».

« Quand un délinquant est appelé devant le juge six ou huit mois (après les faits qui lui sont reprochés), et qu’il purge sa peine douze ou dix-huit mois après, ça n’a aucune vertu et, pour la victime, c’est insupportable », a-t-il encore fait valoir, mettant toutefois en garde contre toute « solution magique ».

Interrogé sur l’emploi du terme « ensauvagement » par son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ce qui avait irrité une partie de la majorité, Emmanuel Macron a indiqué qu’il parlerait davantage « d’une banalisation de la violence » que « rien ne légitime ».

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