Macron annonce l’expérimentation de plateformes uniques regroupant les numéros d’urgence en 2022 – BFMTV

En visite au congrès national des pompiers à Marseille, le président de la République a affirmé ce samedi son intention de créer trois plateformes uniques où seraient regroupés les numéros d’urgence, afin de savoir laquelle sera la plus efficace.

Éternel débat théorique, cet épineux sujet va s’exporter dans le domaine de la pratique. Emmanuel Macron a annoncé ce samedi l’expérimentation de plateformes uniques regroupant les numéros d’urgence dès le début de l’année prochaine à l’échelle d’une région élargie. Alors qu’aujourd’hui, les services sont répartis entre le 15 pour les urgences médicales, le 17 pour la police et le 18 pour les pompiers, cette expérience, annoncée par le président lors de sa visite au congrès des pompiers de Marseille, prendra en réalité plusieurs formes.

Pas question, en l’état, de remplacer nos trois numéros actuels par un seul, comme le 911 utilisé aux États-Unis. Concrètement, seront testées une plateforme unique ou arriveront les appels au 15 (Samu), au 17 (police-secours) et au 18 (sapeurs-pompiers); une autre uniquement pour les appels au 15 et au 18; et une troisième regroupant les appels au 15 et aux urgences médicales. Avec comme but de trouver laquelle sera la plus efficace.

“Ensemble, rouges et blancs”

L’objectif est d’envoyer aux appelants les secours les plus adaptés et le plus vite possible, sachant que plusieurs pays européens ont déjà regroupé les appels au secours dans un numéro unique, le 112.

“Temps de réponse, qualité d’accompagnement des usagers, prise en charge des victimes, prise d’un premier appel au titre du ‘débruitage’, et bascule vers une plateforme d’envoi des moyens, nous évaluerons méthodiquement au bout de deux ans quelle est la solution la plus efficace”, a détaillé le président de la République.

En annonçant cette expérimentation, le chef de l’Etat a acté ainsi par avance une disposition-phare de la proposition de loi Matras en passe d’être adoptée au Parlement. Il s’est félicité du choix de l’expérimentation.

“Le seul objectif est l’amélioration de la prise en charge des victimes, ensemble, rouges et blancs”, a-t-il lancé, en référence aux pompiers et aux personnels de santé.

Un sujet qui divise

Fin 2019 déjà, un rapport parlementaire avait plaidé pour la mise en place d’un numéro de santé unique, le 113, censé répondre à toute demande de soins imprévue, et qui cohabiterait avec un autre numéro “dédié aux secours et à la sécurité”. Les rapporteurs du texte avaient notamment fait le constat, que plus d’un appel sur deux passé au 15 pour le Samu, au 17 pour la police et au 18 pour les pompiers sont “à connotation santé”.

Mais l’idée ne faisait pas l’unanimité au sein du corps médical. En mai 2021, plus de 200 personnels de santé avaient signé une tribune pour s’opposer à l’idée d’un numéro unique. Invité sur BFMTV, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France avait tenu à nuancer l’efficacité d’un tel fonctionnement dans les autres pays:

“Le numéro unique, c’est séduisant sur le papier, mais on voit bien que derrière l’appel qu’on fait pour des services de secours, ce n’est pas la même démarche que pour un service d’urgence pour un problème médical”, estimait-il. “L’avantage de la régulation médicale quand vous faites le 15, c’est que c’est un médecin qui décroche, c’est un médecin qui vous prend en charge et lance les secours en ayant déjà un prédiagnostic, ce qui n’est pas le cas d’autres plateformes.”

La question de la création d’un numéro d’urgence unique avait également été remise sur la table au moment de la vaste panne de centres d’appels d’urgence, dont le Samu, les pompiers et la police avaient été victimes.

Louis Augry avec AFP

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